« Un plan B en cas de ‘Grexit’? Impossible de le dire »
La zone euro dispose-t-elle d’un « plan B » pour le cas où la Grèce devait quitter l’union monétaire? Impossible de répondre à cette question, affirme le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble. « Si, à l’époque, un ministre responsable – et j’en étais un – avait dit que nous avions un plan pour la réunification (allemande), tout le monde aurait probablement répliqué: ‘les Allemands sont devenus fous’. »
Demander à un homme politique à responsabilités s’il existe un plan B pour la Grèce, c’est le confronter à un vrai dilemme, a répondu samedi à Riga M. Schäuble aux journalistes qui lui posaient la question. Les ministres européens des Finances sont réunis dans la capitale lettonne depuis vendredi afin de faire le point sur les propositions grecques. Si, selon le ministre allemand, tout est fait pour éviter un ‘Grexit’, personne ne peut assurer que les actions entreprises atteindront le résultat escompté. Sortir de la crise est d’abord du ressort des Grecs, a-t-il déclaré. Pour expliciter sa position, Wolgang Schäuble a comparé la situation actuelle avec celle qui prévalait en 1989, lorsque des plans pour la réunification de l’Allemagne étaient élaborés en secret. Vendredi à Riga, l’Eurogroupe a mis la pression sur la Grèce afin qu’elle parvienne à un accord avec ses créanciers internationaux. Les ministres des Finances de la zone euro ont enjoint les ministres grecs à s’impliquer davantage dans les négociations, qui doivent se dérouler à Athènes plutôt qu’à Bruxelles ou Paris. On ignore encore combien de temps les Grecs pourraient tenir sans une nouvelle injection de moyens financiers. Au dernier jour de leur réunion Ecofin, les 28 ministres de l’Union européenne ont par ailleurs apporté samedi leur soutien à la proposition de la Commission européenne d’introduire l’échange automatique d’informations sur les rescrits fiscaux (rulings ou décisions anticipées). La mesure doit cependant encore faire l’objet de négociations. Et « le diable se trouve dans les détails », a glissé un diplomate.