Jens Stoltenberg
Jens Stoltenberg © getty

Vilnius: ouverture d’un sommet de l’Otan crucial pour l’avenir de l’Ukraine (carte)

Réunis en sommet à Vilnius, les dirigeants des pays membres de l’Otan vont envoyer un message « clair » et « positif » à l’Ukraine dans la perspective d’une adhésion à l’Alliance.

Un sommet des dirigeants de l’Otan crucial pour l’avenir de l’Ukraine, qui se verrait bien adhérer le plus rapidement possible en dépit de la guerre que lui mène la Russie, s’ouvre à Vilnius, la capitale lituanienne acquise à la cause de Kiev mais placée sous haute surveillance policière et militaire.

Les chefs d’État et de gouvernement des 31 pays de l’Otan – ainsi que le Premier ministre suédois Ulf Kristersson, qui a mené son pays aux portes de l’Alliance atlantique grâce à un accord conclu lundi soir avec le président turc Recep Tayyip Erdogan – et leurs partenaires – se retrouvent mardi et mercredi à Vilnius pour un sommet qui sera dominé par la guerre en Ukraine, le renforcement du dispositif militaire, notamment sur le flanc est-européen, et son corolaire: la hausse des dépenses de défense à hauteur des 2% du PIB.

Les autorités de Kiev – et le président Volodymyr Zelensky, attendu au sommet, en tête – réclament à cor et à cri à l’Otan des engagements concrets sur une perspective d’adhésion une fois que la guerre sera terminée. Ou, à défaut, des garanties de sécurité, qui pourraient, selon des diplomates, s’inspirer de celles offertes par les États-Unis à Israël, bénéficiaire d’un soutien politique et d’une importante aide militaire.

M. Zelensky a encore réclamé lundi un « signal clair » de la part des Occidentaux quant aux perspectives d’adhésion de son pays à l’Otan. Mais les Etats-Unis ont répété mardi, par la voix du conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, que l’Otan allait tracer une « voie de réformes » pour l’Ukraine afin qu’elle puisse rejoindre l’Alliance, mais sans « calendrier ».

M. Zelensky participera toutefois à la réunion inaugurale du nouveau Conseil Otan-Ukraine, au sein duquel alliés et représentants ukrainiens siégeront sur un pied d’égalité. L’Ukraine espère aussi obtenir de nouvelles promesses de livraisons d’armes et de munitions dans le cadre de sa contre-offensive lancée début juin et qui se heurte jusqu’à présent à de puissantes lignes défensives russes.

Le principe d’une adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie à l’Otan a été acté pour la première fois lors d’un sommet en 2008 à Bucarest. Mais tant Kiev que Tbilissi font face à l’opposition de Moscou qui occupe des pans entiers de leur territoire.

Un autre point important de l’agenda du sommet concerne les dépenses de défense. En 2014, les États membres se sont engagés collectivement à les porter d’ici 2024 – soit l’an prochain – à 2% de leur Produit intérieur brut (PIB). Mais seuls onze alliés atteindront cet objectif cette année. Le secrétaire général, Jens Stoltenberg, souhaite néanmoins faire de ces 2% un « plancher » à atteindre, et non plus un plafond.

Les chefs d’État et de gouvernement adopteront également trois nouveaux « plans régionaux de dissuasion et de défense » du territoire allié à Vilnius. Ils feront appel à 300.000 militaires placés dans un état de préparation élevé et disposant de moyens navals et aériens. Là aussi la Belgique devra faire un effort accru.

Les nouveaux plans de défense tiennent compte non seulement de la menace russe, mais aussi du terrorisme, dans le cadre d’une approche à 360 degrés des menaces.

La Belgique est représentée à Vilnius par le Premier ministre  Alexander De Croo et les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Hadja Lahbib et Ludivine Dedonder. « L’Ukraine peut s’attendre à recevoir une invitation à adhérer à l’Otan, mais à terme, après la fin de la guerre qui l’oppose à la Russie, et sous conditions », a indiqué le Premier ministre belge.

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