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La nouvelle stratégie sournoise de la Russie: le pire est-il à venir en Ukraine?

Noé Spies
Noé Spies Journaliste au Vif

La Russie tire de plus en plus de missiles et l’Ukraine en abat plus de la moitié. Mais ceux qui résistent à la défense aérienne ukrainienne font des dégâts considérables. En ciblant des centrales électriques, la Russie veut éteindre lentement mais sûrement l’électricité et le chauffage dans toute l’Ukraine. De quoi craindre le pire avant l’arrivée de l’hiver ?

Sur le champ de bataille, l’Ukraine tient bon, et contre-attaque même avec succès. Mais la guerre n’est pas gagnée pour les Ukrainiens, loin de là. Les dernières tactiques de Vladimir Poutine font de plus en plus mal.

Les missiles tirés à distance détruisent lentement mais sûrement les infrastructures électriques stratégiques de l’Ukraine. Et le pays risque d’être confronté à l’obscurité totale et au froid. Car en Ukraine, le climat hivernal se montre souvent plus rude qu’ailleurs en Europe.

L’armée ukrainienne a déclaré que la Russie avait tiré environ 40 roquettes et 16 drones sur l’Ukraine, samedi. Ils ont frappé une douzaine de régions de l’ouest, du sud et de l’est de l’Ukraine, laissant environ un million et demi de personnes sans électricité.

La compagnie d’électricité de Kiev a d’ailleurs décidé de procéder à un rationnement de l’énergie: elle a divisé la ville en trois groupes et a coupé l’électricité dans chaque section pendant « quatre heures, peut-être plus ». La semaine dernière, les habitants ont également été invités à stocker l’eau. Zelensky a demandé à ses compatriotes d’utiliser leur électricité et leur eau « avec parcimonie. »

Lueur d’espoir pour les Ukrainiens, de nouvelles défenses aériennes améliorées pourraient mettre fin à la « terreur » russe, selon Zelensky. Le président a déclaré que 18 missiles avaient déjà été abattus ce week-end, que ce pourcentage augmenterait rapidement et que les défenses aériennes de l’Ukraine ne s’amélioreraient qu’avec l’aide des alliés.

Les États-Unis ont promis d’envoyer deux systèmes avancés de défense aérienne Nasams « d’ici quelques semaines ». Les systèmes allemands Iris-T sont déjà utilisés, mais il existe un « besoin urgent de plus de munitions » pour ces systèmes.

Ukraine: la crainte d’une déportation massive

A Loutsk, une centrale électrique a été détruite. Cette ville est située à l’extrême ouest de l’Ukraine, à 150 kilomètres au Nord de Lviv, qui est une plaque tournante des liaisons ferroviaires avec l’Occident.

Loutsk garde un souvenir amer des soldats russes. En 1939, lorsque l’Allemagne envahit la Pologne et partage le pays avec Moscou, l’Union soviétique de l’époque annexe la ville polonaise. En 1941, les Allemands reprenne Loutsk (et y tueront plus tard 25.000 Juifs). Dans leur retrait, les Soviétiques ont emmené avec eux 10.000 habitants de la ville, déportés au Kazakhstan.

Une déportation massive similaire est désormais redoutée dans la ville méridionale de Kherson. Cette ville est aux mains des Russes depuis l’invasion de février, mais les troupes ukrainiennes ont avancé aux abords de la ville. Les occupants russes appellent désormais la population à partir. Près de 25.000 personnes auraient déjà quitté Kherson. De façon volontaire ? Les autorités russes nient qu’il s’agit d’une déportation et parlent d’une « évacuation ».

Dimanche, l’agence de presse Reuters a rapporté que des milliers d’Ukrainiens de Kherson traversaient le Dniepr et montaient à bord d’autobus à destination de la Crimée, occupée par la Russie. Chaque jour, les Russes font sortir 10.000 personnes de la ville, selon Reuters, et les acheminent vers le territoire sous contrôle russe, et peut-être même en Russie tout court.

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