La Belgique toujours dans l’impossibilité de livrer ses F-16 à l’Ukraine « à ce stade »

Depuis le début de l’invasion russe, la Belgique a aidé l’Ukraine à hauteur de 1,21 milliard d’euros et formé plus de 3.000 soldats. En revanche, notre pays n’a toujours pas livré les F-16 promis.

LLe montant de l’aide militaire belge à l’Ukraine atteint aujourd’hui 1,21 milliard d’euros, a indiqué la ministre démissionnaire de la Défense, Ludivine Dedonder, en commission de la Chambre. La Belgique a également formé 3.100 soldats ukrainiens. Mais à ce jour, elle n’a pas encore livré de F-16 à Kiev.

La fourniture des chasseurs-bombardiers belges à l’Ukraine a été l’un des dossiers qui a occupé le gouvernement sortant à plusieurs reprises. Au mois d’avril, celui-ci a confirmé que les premiers appareils seraient livrés cette année encore… dans la mesure du possible. « Je n’ai jamais changé de ligne: j’ai toujours dit que la livraison se ferait aussi vite que possible pour renforcer les capacités de défense de l’Ukraine et nous mettons tout en œuvre en concertation avec les pays partenaires de la coalition F-16 pour accélérer la livraison, si possible avant la fin de l’année. Mais on a toujours dit que cela ne pouvait pas mettre en péril notre propre sécurité et notre opérationnalité aérienne, et que l’on devrait tenir compte de la livraison des F-35. Aujourd’hui, je reste sur ce qui a été dit, nous faisons le maximum mais, à ce stade, nous sommes dans l’impossibilité de livrer les F-16″, a expliqué la ministre en réponse à des questions des députés Engagés Luc Frank et Stéphane Lasseaux.

F-16 à l’Ukraine: plusieurs blocages

L’un des problèmes qui se posent, et n’est toujours pas résolu, est la fourniture de pièces de rechange pour les F-16 belges encore en service. Qui plus est, la formation est essentielle. Si d’autres pays ont déjà livré des avions, la coalition emmenée par les Pays-Bas et le Danemark doit aussi faire en sorte que suffisamment de pilotes ukrainiens sont capables de les utiliser.

Actuellement, il est question d’une formation réduite. Pour maîtriser pleinement l’avion, quelque quatre ans sont nécessaires. « Avoir le double de F-16 par rapport aux pilotes formés n’a pas beaucoup de sens. Il est fondamental, complémentairement à l’envoi de capacités, de former les pilotes et les techniciens », a souligné Mme Dedonder. Les F-35 du constructeur américain Lockheed Martin sont appelés à remplacer les F-16. Mais ils ont souffert de retards. Les huit premiers appareils sur un total de 34 seront livrés sur une base américaine de l’Arizona d’ici la fin de l’année. Durant les dix mois qui suivent, les délais pourraient être résorbés pour les autres avions de sorte que la livraison de ceux-ci ne connaîtra qu’un retard limité: l’été 2025, au lieu du printemps 2025. Les pilotes et techniciens belges doivent encore être formés. La capacité opérationnelle initiale des nouveaux avions sera atteinte en 2027 et la pleine capacité en 2030. Durant cet intervalle, l’opérationnalité des F-16 est garantie jusqu’en 2028.

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