Turquie : la maternité, la seule « carrière » possible pour les femmes
La polémique lancée par le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan sur la place « naturelle » des femmes a rebondi vendredi en Turquie après une sortie de son ministre de la Santé jugeant que la maternité était leur seule « carrière » possible.
A la faveur jeudi d’une tournée des premiers bébés de l’année dans les maternités d’Istanbul, le ministre a dispensé quelques conseils à leurs mères.
« Les mères ne doivent pas mettre d’autres carrières que la maternité au centre de leur vie. Elever de nouvelles générations doit être au centre de leurs préoccupations », a lancé Mehmet Müezzinoglu cité par les médias turcs.
Ces déclarations ont suscité une volée de critiques sur les réseaux sociaux.
« La maternité n’est pas une carrière », a réagi sur son compte Twitter l’écrivaine à succès Eli Safak, « les femmes turques doivent décider elles-mêmes de leur chemin dans la vie (pas se la faire imposer par des hommes politiques) ».
Motherhood is Not a »career »anyway.Turkishwomen should decide their own paths in life(not male politicians from above)
http://t.co/8cNy7PqauF
— Elif Şafak / Shafak (@Elif_Safak) January 1, 2015
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Une députée de l’opposition, Aylin Nazliaka, a pour sa part suggéré à M. Müezzinoglu « d’arrêter de parler ». « Il a des motifs cachés derrière ces déclarations. Leur but est de faire des femmes des citoyennes de seconde zone », Motherhood is Not a »career »anyway.Turkishwomen should decide their own paths in life(not male politicians from above)
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Droit dans ses bottes, le ministre de la Santé a réitéré ses propos vendredi. « La maternité n’est pas une carrière ouverte à tous (…) c’est une carrière indiscutable et sacrée », a-t-il insisté devant la presse.
Habitué des déclarations à l’emporte-pièces, M. Erdogan s’est lui aussi illustré récemment par une série de sorties sur le même thème qui ont outré les féministes. Fin novembre, il avait jugé l’égalité hommes-femmes « contre nature » et souligné que l’islam avait « défini une place pour les femmes: la maternité ». Le mois dernier, le chef de l’Etat, qui milite fermement pour que les femmes aient au moins trois enfants, avait également comparé la contraception à une « trahison ».