Turquie: Davutoglu formellement chargé de former un nouveau gouvernement
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a été officiellement chargé mardi par le président Recep Tayyip Erdogan de nommer une nouvelle équipe gouvernementale, deux semaines après le triomphe de leur parti islamo-conservateur aux législatives anticipées du 1er novembre.
M. Erdogan a formellement demandé à M. Davutoglu, son successeur à la tête du Parti de la justice et du développement (AKP), de former le 64e gouvernement turc lors d’une réunion au palais présidentiel à Ankara, a indiqué la présidence sur son site.
Le Premier ministre doit annoncer mercredi ou jeudi sa liste de ministres, qui devrait contenir de nombreux fidèles de M. Erdogan.
Plus tôt, mardi, les députés élus aux législatives anticipées du 1er novembre ont commencé à prêter serment lors de la première séance du nouveau Parlement, ouverte à 15h00 locales.
Comme le veut l’usage, les 550 députés prêtent serment l’un après l’autre, lors d’une cérémonie qui doit se prolonger jusqu’au coeur de la nuit.
Doyen des députés à 77 ans, l’élu de l’opposition kémaliste Deniz Baykal a été le premier à prêter serment, après avoir déposé une couronne de fleurs au mausolée d’Atatürk, père fondateur de la République.
La cérémonie a été brièvement perturbée après qu’une députée du HDP, Leyla Zana, a prononcé quelques mots en kurde avant de prêter serment sur « le peuple de Turquie », au lieu du « peuple turc », une nuance qui n’a pas échappé à ses pairs.
M. Baykal, qui dirige la cérémonie, a invité Mme Zana à renouveler son serment jugé « invalide » car « on ne peut pas changer le texte à sa guise », ce que l’intéressée à refusé de faire.
La victoire inattendue de l’AKP, au pouvoir depuis treize ans, aux législatives anticipées du 1er novembre, a sonné comme une revanche pour M. Erdogan, fragilisé par la perte de sa majorité absolue lors du précédent scrutin de juin.
Le chef de l’Etat a d’ores et déjà annoncé son intention de réformer la Constitution actuelle, qui accorde l’essentiel du pouvoir exécutif au Premier ministre, afin de renforcer ses prérogatives.
Mais, pour réaliser le rêve de M. Erdogan, farouchement combattu par l’opposition, il manque à l’AKP au moins treize sièges afin d’atteindre le seuil parlementaire des 3/5e nécessaires pour convoquer un référendum.
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