Trump avait prévu « bien à l’avance » de se déclarer victorieux à la présidentielle de 2020
La commission parlementaire enquêtant sur le rôle de Donald Trump dans l’assaut contre le Capitole va citer l’ancien président à comparaître. Il aurait prévu « bien à l’avance » de se déclarer victorieux à l’élection de 2020, avant même que les résultats ne soient connus.
Selon des médias américains, elle devrait aussi voter pour assigner le républicain à comparaître devant ses membres. Lors d’une nouvelle audition publique, peut-être la dernière avant son rapport d’enquête final, le panel s’est focalisé sur « l’état d’esprit » de M. Trump, « ses intentions et ses motivations ». L’ex-président a perdu face au démocrate Joe Biden, mais il a continué de soutenir contre toute évidence que le scrutin lui avait été « volé ». Le 6 janvier 2021, des partisans de Donald Trump avaient pris d’assaut le siège du Congrès pour essayer d’empêcher les élus de certifier la victoire de Joe Biden.
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Les éléments amassés par la commission « nous ont montré que la cause centrale du 6 janvier, c’est un seul homme, Donald Trump, que beaucoup d’autres ont suivi. Rien de cela ne serait arrivé sans lui. Il a été personnellement et de manière conséquente impliqué dans tout cela », a affirmé la républicaine Liz Cheney, bête noire du milliardaire et vice-présidente de la commission. L’élue démocrate Zoe Lofgren a évoqué « un plan prémédité du président pour déclarer sa victoire, quel qu’ait été le vrai résultat ». Son discours de victoire « a été planifié bien à l’avance, avant que les votes n’aient été comptés », a-t-elle ajouté.
« Son intention était claire: ignorer l’Etat de droit et rester au pouvoir »
« Son intention était claire, ignorer l’Etat de droit et rester au pouvoir », a martelé le républicain Adam Kinzinger. A l’appui de leurs dires, les élus ont projeté plusieurs vidéos de l’ex-président, de certains de ses proches ou d’anciens employés de la Maison Blanche. Sur des images tournées juste avant la présidentielle de 2020 par une équipe danoise pour un documentaire, on peut entendre Roger Stone, allié de longue date de l’ex-président républicain, dire qu’il n’en a que faire du vote. « Que le vote aille se faire foutre, allons directement à la violence« , lance-t-il. M. Stone, qui n’a pas été inculpé en lien avec le 6 janvier, a contesté l’authenticité des vidéos, affirmant qu’elles avaient été manipulées.
La commission a également rejoué un enregistrement d’un appel de Donald Trump à Brad Raffensperger, le secrétaire d’Etat de Géorgie, dans lequel l’ex-président dit avoir « besoin » de quelque 11.000 bulletins de vote à son nom – un nombre suffisant pour battre son rival Joe Biden dans cet Etat du Sud. La commission a aussi dévoilé des éléments provenant de centaines de milliers de pages fournies par le Secret Service, la police d’élite chargée de la protection rapprochée des hautes personnalités de l’Etat. Les élus veulent comprendre pourquoi certains SMS d’agents envoyés le jour de l’assaut ont été effacés.
Les documents confirment des éléments présentés lors de précédentes auditions, selon lesquels M. Trump a enflammé la foule de ses partisans bien qu’il ait été informé du potentiel de violence, a indiqué l’élu Adam Schiff. La mission du panel est de faire la lumière sur le comportement du président avant, pendant et après l’attaque du Capitole, qui avait choqué dans le monde entier.
Depuis sa création, la commission a interrogé plus d’un millier de témoins, dont deux enfants de Donald Trump, et épluché des dizaines de milliers de documents. Le rapport d’enquête doit être rendu public d’ici la fin de l’année, mais probablement pas avant les élections parlementaires du 8 novembre qui détermineront quel parti va contrôler le Congrès pour le reste du mandat du président Biden. Des membres du panel ont ouvertement suggéré que le ministre de la Justice, Merrick Garland, devrait inculper Donald Trump en lien avec l’attaque du Capitole. La commission elle-même n’a pas dit officiellement si elle allait recommander des renvois devant la justice.