Syrie: les forces djihadistes et rebelles se sont emparées de plusieurs quartiers d’Alep
Les forces djihadistes avancent vers Alep et auraient déjà pris quatre quartiers de la ville syrienne. Cette offensive lancée mercredi a déjà fait 255 morts, selon Observatoire syrien des droits de l’Homme.
Les djihadistes et leurs alliés, qui mènent une vaste offensive dans le nord-ouest de la Syrie contre le régime, se sont rapprochés, vendredi, de la ville d’Alep, qu’ils ont bombardée, selon une ONG et les médias d’État syriens. Cette offensive a déjà fait plus de 240 morts, Il s’agit des plus violents affrontements depuis 2020 dans le nord-ouest de la Syrie, où la province d’Alep, en grande partie aux mains du régime de Bachar al-Assad, jouxte le dernier grand bastion rebelle et jihadiste d’Idleb.
Les combattants de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et des groupes qui leur sont alliés, dont certains proches de la Turquie, sont parvenus, vendredi matin, aux abords d’Alep, la deuxième ville de Syrie. « Ils se trouvent à près de deux kilomètres de la ville d’Alep », a affirmé Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Ils ont bombardé pour la première fois depuis quatre ans la grande ville, visant la cité universitaire où quatre civils ont été tués, selon l’agence officielle Sana.
Au total, le bilan des combats depuis le début de l’offensive, lancée mercredi, s’élève à au moins 255 morts, selon l’OSDH. La plupart des victimes sont des combattants, a précisé l’ONG basée au Royaume-Uni, mais qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie. L’OSDH a fait état de 24 civils tués, dont 19 dans des frappes de l’aviation russe, alliée du régime, sur les zones rebelles.Son précédent bilan était de près de 200 morts.
Jeudi, les jihadistes et leurs alliés avaient coupé la route vitale reliant la capitale Damas à Alep. Le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a indiqué que « plus de 14.000 personnes, dont près de la moitié sont des enfants, ont été déplacées » en raison des violences.
Le régime syrien a repris le contrôle d’une grande partie du pays, avec l’appui de ses alliés russes et iraniens, depuis le déclenchement, en 2011, du conflit qui a fait plus d’un demi-million de morts et a déplacé des millions de personnes.
La Turquie réclame la fin des attaques rebelles
Vendredi, Ankara a appelé à mettre « fin » aux « attaques » sur la ville d’Idleb et sa région, à une soixantaine de kilomètres d’Alep. Il s’agit du dernier bastion jihadiste et rebelle dans le nord-ouest de la Syrie, après une série de raids de l’aviation russe et syrienne.
« Nous avons demandé qu’il soit mis fin aux attaques. Les affrontements récents ont généré une escalade indésirable des tensions dans la région frontalière », a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères turc sur X, en évoquant « les développements à Idleb et sa région frontalière ». Il s’agit de la première réaction officielle de la Turquie depuis le début de l’offensive éclair des djihadistes contre le régime syrien, qui les a conduits en deux jours jusque dans Alep, deuxième ville du pays.
« Il est de la plus haute importance pour la Turquie qu’une nouvelle phase d’instabilité plus grande encore soit évitée et que les civils ne soient pas touchés », estime le ministère, qui souligne que « maintenir le calme à Idleb et dans la région frontalière (…) est une priorité pour la Turquie ». Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, le groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et des formations alliées, certaines proches de la Turquie, sont entrés vendredi dans Alep.