Syrie: le régime repousse Daesh du nord de Palmyre
Les forces du régime syrien ont chassé dimanche les djihadistes de l’Etat islamique (EI) du nord de la ville antique de Palmyre, a affirmé un haut responsable syrien, moins de 24 heures après la prise de contrôle de cette zone par l’organisation extrémiste.
« L’attaque de l’EI a été avortée et les djihadistes ont été chassés des périphéries nord et Est de Tadmor (nom de Palmyre en arabe) », a affirmé à l’AFP Talal Barazi, le gouverneur de Homs, province du centre de la Syrie dont fait partie cette ville vieille plus de 2.000 ans.
Barazi a indiqué en outre que l’armée avait repris une série de sites stratégiques, dont des collines, des barrages et la tour de la radio et télévision de Palmyre, dans le nord-ouest de la ville.
Samedi en début de soirée, l’EI avait pris le contrôle de la majeure partie du nord de Palmyre où des affrontements intenses les ont opposés aux forces loyalistes. Selon l’OSDH, ils ont fait au moins 29 morts parmi les djihadistes et 23 parmi les membres des forces gouvernementales.
D’après Talal Barazi, l’armée a tué « 130 Djihadistes ».
« L’armée continue de nettoyer la zone de bombes plantées (par l’EI) afin de rétablir la circulation », a ajouté le gouverneur.
32 jihadistes de l’EI, dont 4 chefs, tués dans l’opération américaine
L’opération commando américaine en Syrie qui a coûté la vie à un chef du groupe Etat islamique (EI), Abbou Sayyaf, a tué au total 32 membres de l’organisation extrémiste dont trois autres chefs, a affirmé dimanche une ONG.
Parmi les morts figurent -outre Abbou Sayyaf qui était en charge du dossier du pétrole au sein de l’EI-, l’adjoint du « ministre de la Défense » du groupe, un responsable des communications et un quatrième chef non identifié, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Un responsable de la Défense américaine avait indiqué samedi que les forces américaines avaient tué « une douzaine » de combattants en plus d’Abou Sayyaf, au cours de cette opération au sol en Syrie.
Parmi les chefs tués, « le responsable des communications est de nationalité syrienne, tandis qu’Abbou Sayyaf, l’adjoint d’Abou Omar al-Chichani (responsable présumé de la défense au sein de l’EI) et le troisième chef sont originaires du Maghreb », a précisé à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.
Cette opération au sol, la première revendiquée explicitement par les Etats-Unis contre l’EI pour capturer un de ses responsables, a été menée à Al-Omar, l’un des plus grands champs pétroliers de la Syrie, qui se trouve actuellement sous le contrôle de l’Etat islamique.
Synthèse au 16/05, 22h: Daesh entre dans Palmyre, un de ses chefs tué par des commandos américains
Les combattants du groupe Etat islamique sont entrés samedi dans la ville de Palmyre, en Syrie, pays dans lequel des forces spéciales américaines ont tué un haut responsable de l’EI dans une rare opération au sol.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, des djihadistes ont « pris le contrôle de la majeure partie du nord de Palmyre », classée au Patrimoine mondial de l’Humanité, après d’intenses combats contre l’armée syrienne.
Plus à l’est, dans un fief de l’EI en Syrie, les Etats-Unis ont tué un chef jihadiste, Abou Sayyaf, présenté comme un cerveau des opérations pétrolières et militaires du groupe extrémiste sunnite contrôlant de larges territoires en Syrie et en Irak voisin.
« Sous la direction du président (Barack Obama), les forces américaines basées en Irak ont mené (vendredi soir) une opération (…) pour capturer le haut responsable de l’EI, Abou Sayyaf, et sa femme », a déclaré samedi la porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC), Bernadette Meehan.
« Abou Sayyaf a été tué lors d’échanges avec les forces américaines », a-t-elle ajouté. Dans un communiqué, le NSC a indiqué que son épouse « se trouvait en détention dans une prison américaine en Irak ».
Selon Washington, Abou Sayyaf était directement impliqué dans les opérations militaires de l’EI et dans son trafic de pétrole et de gaz, une importante source de revenus pour le groupe djihadiste, qui s’est quelque peu tarie quand les frappes de la coalition ont visé les champs pétroliers et gaziers sur lesquels il avait mis la main dans l’est syrien.
Au cours de cette intervention américaine, une jeune femme yazidie qui semblait avoir servi comme esclave du couple Sayyaf a été libérée, selon Mme Meehan.
Des centaines, voire des milliers de femmes de cette minorité kurdophone avaient été capturées par l’EI en août dernier dans le nord de l’Irak pour être vendues ou offertes comme esclaves à des djihadistes, selon Amnesty International.
Cette opération américaine au sol en Syrie est l’une des très rares explicitement revendiquées par Washington, qui dirige une coalition antijihadistes frappant l’EI par les airs depuis plusieurs mois en Irak et en Syrie.
L’an dernier, un commando américain avait, sans succès, tenté de sauver un journaliste américain, James Foley, retenu par l’EI en Syrie.
Pour le ministre américain de la Défense Ashton Carter, l’opération menée à Al-Omar, un des plus grands champs pétroliers de la Syrie situé dans la province de Deir Ezzor, est « une nouvelle claque pour l’EI ».
Quelques heures plus tard, le groupe djihadiste a toutefois effectué une démonstration de force aux dépens de l’armée syrienne en entrant dans le nord de Palmyre, un joyau archéologique dont l’Unesco craint désormais qu’elle subisse le même sort que les sites de Nimroud et Hatra en Irak, détruit ou endommagé par l’EI ces derniers mois.
Les ruines de l’antique Palmyre, cité vieille de 2.000 ans, se trouvent au sud-ouest de la ville moderne.
Palmyre a une importance stratégique pour les djihadistes puisqu’elle ouvre sur le grand désert syrien, limitrophe de la province irakienne d’Al-Anbar, en grande partie contrôlée par l’EI.
Son éventuelle prise permettrait en outre au groupe djihadiste d’étendre son influence au-delà de l’est et du nord syrien où il est bien implanté.
Dans sa progression vers Palmyre, le groupe EI a exécuté au moins 49 civils, dont des enfants, en 48 heures, selon l’OSDH.
En Irak, l’organisation djihadiste tentait de prendre la totalité de la ville stratégique de Ramadi, capitale de la province d’Al-Anbar, au lendemain de sa prise du QG gouvernemental.
Bagdad y a envoyé des renforts militaires, ainsi que dans d’autres secteurs de cette province. Les avions de l’armée irakienne et de la coalition internationale ont aussi bombardé les positions djihadistes. Mais samedi, il n’y avait pas de signe d’une véritable contre-offensive annoncée la veille par les autorités alors que les civils fuient en masse la ville.
Une conquête de la cité constituerait la plus importante victoire de l’EI cette année en Irak et le groupe contrôlerait ainsi les capitales de deux grandes provinces d’Irak, avec Mossoul, chef-lieu de la province de Ninive (nord).