Sommet de l’Otan: la Turquie ne « satisfera » pas nécessairement les « attentes » de la Suède
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis en garde que la Turquie ne « satisfera » pas nécessairement les « attentes » de la Suède, candidate à l’entrée dans l’Otan, lors du prochain sommet annuel de l’Alliance atlantique à Vilnius (Lituanie), les 11 et 12 juillet.
« Si Dieu le veut, je participerai (à ce sommet). La Suède a des attentes mais cela ne signifie pas que nous les satisferons« , a déclaré le président turc, qui bloque depuis treize mois l’entrée de la Suède dans l’Otan, lui reprochant notamment sa mansuétude envers les militants kurdes réfugiés sur son sol.
« Pour que nous puissions nous conformer à ces attentes, il faut tout d’abord que la Suède fasse sa part« , a ajouté le chef de l’Etat à l’attention des journalistes présents à bord de son avion à son retour d’une visite en Azerbaïdjan, selon des propos rapportés mercredi.
Une réunion tripartite entre la Turquie, la Suède et de la Finlande est prévue mercredi à Ankara afin d’évoquer le projet d’adhésion de la Suède à l’Otan.
Début juin à Istanbul, le patron de l’Otan Jens Stoltenberg avait appelé la Turquie à finaliser l’adhésion de la Suède à l’Alliance « dès que possible », estimant qu’elle avait « rempli ses obligations ».
Simultanément, une manifestation anti-Erdogan et contre cette adhésion avait eu lieu à Stockholm, incluant notamment le comité Rojava, un groupe de soutien aux groupes armés kurdes en Syrie, ennemis d’Ankara. « Nous ne pouvons pas envisager cela de manière positive (…) Que font les forces de l’ordre (suédoises) ? Leur travail est de les arrêter », a affirmé mercredi M. Erdogan. « Si vous ne vous occupez pas de cela, nous ne pouvons pas (dire oui) à Vilnius », a-t-il ajouté.
La Turquie, qui a donné son feu vert fin mars à l’entrée de la Finlande dans l’Alliance, reste le seul des 31 États membres de l’Otan avec la Hongrie à n’avoir pas encore ratifié l’adhésion suédoise.
Le gouvernement suédois a annoncé lundi l’extradition vers la Turquie d’un partisan du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), condamné en Turquie pour trafic de drogue, répondant de facto à une condition posée par Ankara pour l’entrée de la Suède dans l’Otan.
Mais les autorités turques réclament des dizaines d’extraditions de militants réfugiés en Suède et qu’elles qualifient de « terroristes », une requête impossible à satisfaire selon l’exécutif suédois, les tribunaux indépendants ayant le dernier mot sur ces dossiers.