Séisme en Turquie: arrestation d’entrepreneurs impliqués dans la « médicore construction » des bâtiments effondrés
Six jours après le séisme meurtrier qui a frappé la Turquie et la Syrie, les autorités locales ont mis la main sur deux nouveaux entrepreneurs soupçonnés d’être impliqués dans la médiocre construction des bâtiments effondrés, rapportent les médias locaux.
Un entrepreneur de la province d’Adiyaman a ainsi été interpellé à l’aéroport d’Istanbul en compagnie de sa femme. Le couple tentait de se rendre en Géorgie muni d’une grosse somme d’argent.
Parmi les personnes placées en détention figurent un entrepreneur de la province de Gaziantep et onze personnes de la province de Sanliurfa, précise l’agence turque DHA.
D’autres arrestations sont attendues après que le procureur de Diyarbakir, l’une des dix provinces touchées par le sinistre, a annoncé samedi avoir émis 29 mandats d’arrêt, rapporte l’agence officielle Anadolu.
Selon cette source, l’une des personnes en détention est un entrepreneur qui a bâti des immeubles à Gaziantep et a été interpellé à Istanbul.
Plusieurs enquêtes ont été lancées par les procureurs dans les provinces frappées comme Kahramanmaras, où le district de Pazarcik s’est trouvé à l’épicentre du séisme.
Au total, selon les chiffres officiels, des enquêtes ont été lancées à l’encontre de 130 personnes tenues pour responsables de l’effondrement des bâtiments.
Une centaine de mandats d’arrêt ont été émis.
L’effondrement brutal des bâtiments, qui trahit leur médiocre construction et n’ont laissé pratiquement aucune chance à leurs résidents, suscite la colère dans le pays où près de 22.000 personnes ont trouvé la mort et plus de 80.000 ont été blessées.
Le ministère turc de la Justice a ordonné aux procureurs des dix provinces d’ouvrir des « bureaux d’enquête sur les crimes liés aux tremblements de terre ».
Vendredi, la police avait interpellé à l’aéroport d’Istanbul un entrepreneur de la province de Hatay, dont la résidence de luxe Renaissance s’est complètement effondrée sur ses habitants.
L’opposition pointe également du doigt la responsabilité du président turc Recep Tayyip Erdogan au pouvoir depuis 20 ans.