Calin Georgescu Roumanie ingérence russe
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Roumanie: les élections présidentielles annulées pour cause de soupçons d’ingérence russe

Le second tour des élections présidentielles roumaines a été annulé. En cause, des soupçons d’ingérence russe. En attendant de nouvelles élections, l’actuel président, Klaus Iohannis, reste à la tête du pays.

La Cour constitutionnelle roumaine a annoncé, vendredi, dans un communiqué, l’annulation de l’élection présidentielle, dont le deuxième tour était prévu dimanche sur fond de suspicions d’ingérence russe.

La cour « annule la totalité du processus pour élire le président roumain » pour « s’assurer de la validité et de la légalité » du scrutin et demande à ce que « l’intégralité du processus électoral » recommence.

Au premier tour, le candidat nationaliste Calin Georgescu était arrivé en tête à la surprise générale, balayant les favoris dans les rangs des partis de gouvernement. Critique de l’UE et de l’OTAN, cet ancien haut fonctionnaire de 62 ans s’est encore déclaré dans les médias en faveur d’un arrêt total de l’aide militaire à l’Ukraine voisine. S’il a par le passé dit son admiration pour le président russe Vladimir Poutine, il a récemment évité de se positionner clairement, indiquant juste qu’il était « pro-roumain ».

Les avis divergent

Sorti de nulle part après une campagne virale sur TikTok, il devait affronter la centriste pro-européenne Elena Lasconi, autoproclamée, elle aussi, « anti-système » et qui remontait dans les sondages, engrangeant les ralliements. Elle a « condamné fermement » la « décision illégale » d’un « État roumain bafouant la démocratie » et « conduisant le pays à l’anarchie », estimant, dans une vidéo, que « le vote aurait dû avoir lieu ».

Le chef du principal parti d’extrême droite AUR, George Simion, a dénoncé une décision « motivée politiquement », « annulant la volonté du peuple roumain » tout en appelant ses partisans au calme, car « le système doit tomber démocratiquement« .

Selon le politologue Costin Ciobanu, cette annulation « historique et sans précédent » va « polariser » encore plus la société et « soulève de sérieuses questions sur la solidité des institutions ». À l’inverse, le Premier ministre social-démocrate, Marcel Ciolanu, grand perdant du premier tour, a salué sur Facebook la « seule bonne solution après la déclassification » mercredi de documents montrant un résultat « faussé par l’intervention de la Russie ».

L’actuel président reste à la tête du pays

Le même jour, le chef d’État roumain, Klaus Iohannis, a annoncé rester en poste jusqu’à l’élection de son successeur, à une date qui sera fixée par le futur gouvernement issu des législatives.

« Je reste en fonction jusqu’à ce qu’un nouveau président soit élu », a déclaré le dirigeant pro-européen dans une allocution solennelle, ajoutant à l’intention « des investisseurs, de l’UE et de l’OTAN » que la Roumanie restait « un pays stable et solide« .

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