RDC: regain de violence au Nord Kivu, 70.000 personnes sur les routes
Environ 70.000 personnes ont fui récemment combats, violences et pillages dans la province du Nord-Kivu (est de la République démocratique du Congo), s’est alarmé mardi le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).
« Une nouvelle vague de déplacements a été enregistrée à l’extrême nord de la province du Nord-Kivu », a déclaré à la presse la porte-parole de OCHA, Elisabeth Byrs.
Notamment dans la région de Béni, « environ 20.000 personnes auraient quitté leurs maisons en raison des dernières opérations militaires menées par l’armée nationale avec les forces armées ougandaises et l’Armée nationale de Libération de l’Ouganda (ADF/NALU) », a-t-elle précisé.
Par ailleurs, selon des « sources de la société civile de Lubero, 10.000 familles, soit environ 50.000 personnes, ont pris la fuite après des pillages et d’autres violations des droits de l’homme commis par les Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR, des rebelles hutus rwandais) », a ajouté Mme Byrs.
Les organisations humanitaires qui tentent d’apporter de l’aide aux personnes déplacées continuent d’être la cible d’attaques. « Au total, 68 attaques ont visé des organisations humanitaires et leur personnel depuis le début de l’année », a indiqué Mme Byrs.
Outre la situation sur le terrain, l’ONU s’inquiète du manque de fonds pour venir en aide aux populations. L’appel de fonds 2010 pour la RDC n’a été financé pour l’instant qu’à hauteur de 41%, avec 335 millions de dollars reçus pour 827 millions demandés, a précisé la porte-parole d’OCHA.
Si le déficit de financement se confirme, 180.000 enfants de moins d’un an ne pourront pas être vaccinés, 100.000 enfants de moins de cinq ans ne pourront pas recevoir de traitement ou de matériel de prévention contre la malaria, et 200.000 enfants souffrant de grave malnutrition ne pourront pas recevoir d’aide, selon Mme Byrs.
Enfin, entre 300.000 et 400.000 personnes n’auront pas accès aux programmes de distribution pour l’eau potable et l’assainissement tandis que 10.000 victimes de violences sexuelles n’auront pas de soins médicaux et psychologiques, a-t-elle ajouté.
Levif.be avec Belga
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