Quels sont les pays du monde qui recourent encore à la peine capitale? (carte)
Ce lundi, un tribunal japonais a ordonné la révision du procès d’un homme condamné pour meurtre depuis près de 60 ans. L’homme a passé plus de quatre décennies dans le couloir de la mort après sa condamnation en 1968 à la peine capitale pour le quadruple assassinat de son patron et de trois membres de la famille de celui-ci.
Le Japon est loin d’être la seule nation au monde à encore pratiquer la peine capitale: si fin 2021, plus des deux tiers des pays avaient aboli la peine de mort, 55 y recouraient encore. 108 avaient aboli la peine de mort dans leur législation pour tous les crimes et 144 étaient abolitionnistes en droit ou en pratique.
Exécutions
En 2021, au moins 579 personnes ont été exécutées par décapitation, arme à feu, pendaison ou injection létale, selon l’Organisation non gouvernementale internationale Amnesty International. Parmi elles, 24 (soit 4 %) étaient des femmes. Le nombre d’exécutions a augmenté de 20% par rapport à l’année précédente, une hausse due à la fin des restrictions Covid entravant l’activité des tribunaux en 2020.
Ce chiffre est probablement bien en deçà de la réalité: selon Amnesty, la Chine aurait exécuté des milliers de personnes, mais ne révèle pas ses chiffres. L’organisation soupçonne également la Corée du Nord d’avoir largement recours à la peine capitale, mais ne peut procéder à une vérification indépendante des faits.
L’Iran est le pays à avoir contribué le plus à cette hausse. En 2021, la République islamique a exécuté 314 personnes, un chiffre dû en partie à une hausse du nombre d’infractions liées aux stupéfiants, « une violation flagrante du droit international ». Le nombre d’exécutions pourrait être encore plus élevé encore pour 2022: l’ONG Iran Human Rights, basée à Oslo, recense 504 exécutions. Pour l’année 2023, le chiffre s’établit déjà à 133.
« Depuis le début de l’année, les autorités iraniennes ont exécuté au moins une personne issue de la minorité arabe Ahwazi, 14 Kurdes et 13 Baloutches à la suite de procès inéquitables, et ont condamné au moins une dizaine d’autres à la peine de mort, marquant une effroyable escalade dans le recours à la peine de mort comme outil de répression contre les minorités ethniques », écrivent Amnesty International et l’ONG iranienne Centre Abdorrahman Boroumand dans un communiqué. « Certaines de ces personnes ont été condamnées dans des affaires liées aux manifestations et mouvements de protestation actuels en Iran, déclenché par la mort en septembre 2022 d’une jeune Kurde iranienne après son arrestation par la police des mœurs, qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant le port du voile aux femmes en public », ajoutent les ONG.
Condamnations à mort
Fin 2021, Amnesty International avait connaissance d’au moins 28 670 condamnations à mort dans le monde, dont 82 % concernaient des personnes détenues dans neuf pays: Irak, Pakistan, Nigeria, États-Unis, Bangladesh, Malaisie, Vietnam, Algérie et Sri Lanka, soit une hausse de 39% par rapport à l’année précédente. (Avec AFP)
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