La première braderie de vente des objets des jeux a commencée à Saint Denis (Photo Franck Dubray)

Quand le bric-à-brac des JO-2024 finit en grande braderie

Aux portes de Paris, la fête de la ville de Saint-Denis est bien paisible en ce samedi matin mais un stand se démarque par ses centaines de mètres de queue: la braderie des stocks des JO-2024, destinée à écouler les menus objets des Jeux.

Tout au long de l’automne, les organisateurs prévoient à travers la France des braderies grand public de leurs stocks, une fois ponctionnés des dons aux fédérations sportives et collectivités. Une initiative dont la première s’est tenue samedi à Saint-Denis, la ville du Stade de France, du Centre aquatique olympique et du village des athlètes.

« Paris-2024, du volant de badminton aux barrières de sécurité en passant par les terminaux qui scannent vos billets à l’entrée, c’est six millions de produits et d’équipements. Donc c’est un challenge opérationnel énorme aussi que de se dire qu’il faut qu’on trouve une deuxième maison pour ces produits », explique à la presse Caroline Louis, responsable économie circulaire au Comité d’organisation (Cojo) des Jeux.

Inutile de chercher sur ces étals dressés sous des tentes les célèbres Phryges, les peluches mascottes des Jeux, ou les affiches officielles: ne sont proposés ici que des produits qui n’étaient pas commercialisés et servaient à la tenue de la compétition. Comme un inventaire à la Prévert olympique, on y trouve des tenues de volontaires, des serviettes de bain d’athlètes, des tours de cou d’accrédités, des sacs bananes, des drapeaux de pays pour les cérémonies de remise de médailles, des gobelets réutilisables, etc.

Une cinquantaine de références sont proposées à des prix modiques entre un et trente euros, bradées de -70 à -90%, issues de commandes non utilisées ou présentant un défaut de fabrication. À l’image de l’euphorie estivale des Jeux, le succès est fulgurant. Avant même l’ouverture des barrières en milieu de matinée, la file de plusieurs centaines de personnes fait déjà le tour du quartier.

©PHOTOPQR/OUEST FRANCE/Franck Dubray

« Pour le souvenir »

Baptiste Boezio et Sophie Brault ont pris le train de bon matin depuis Fontainebleau, de l’autre côté de la région parisienne, pour être dans les premiers à accéder au stand. « On a vraiment adoré les JO, on a essayé de profiter jusqu’au bout. C’est pour avoir un souvenir », explique ce couple de trentenaires qui convoite des T-shirts de volontaires.

Cette braderie s’inscrit dans une politique plus globale de réemploi des équipements des Jeux, des plus prestigieux aux « moins sexys », dixit Caroline Louis.

Sur les 1,2 million d’équipements sportifs nécessaires à la tenue des JO, les trois quarts étaient loués. Le quart restant a en revanche été directement acheté par Paris-2024 et a vocation à être légué au « mouvement sportif français ». Territoire sous-doté en équipements sportifs, le département de Seine-Saint-Denis va ainsi hériter par exemple de deux bassins de l’Arena La Défense, théâtre des exploits du nageur Léon Marchand, ou de terrains de skateboard du site de la place de la Concorde.

À l’autre bout de l’échelle, le Cojo a mis en ligne une plateforme sur laquelle les professionnels peuvent racheter du bric-à-brac des Jeux. Les affaires peuvent y aller d’un lot de 24 crèmes solaires à 2 euros pièce aux modules BMX de la cérémonie d’ouverture à 22.000 euros pièce, en passant par des gilets de chantier ou des multiprises.

Habitante de Seine-Saint-Denis, Paulette Delormeaux n’avait pas pu obtenir de place pour les Jeux et avait dû suivre les compétitions à la télé ou depuis la fan-zone installée à côté du Stade de France. Mais pour 70 euros, elle en gardera pour toujours un bob et deux T-shirts de volontaires, une banane, deux cordons de cou et une mini coupe de champagne en plastique. « Pour moi c’est un grand souvenir, on ne peut pas oublier les Jeux de 2024. On attendait ça et c’est un engouement, une grande liesse pour la France », témoigne-t-elle.

©PHOTOPQR/OUEST FRANCE/Franck Dubray

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