La mosquée al-Aqsa, construite sur le mont du Temple à Jérusalem © getty images

Quand des chrétiens faisaient le djihad

François Janne d'Othée

Villers-le-Temple en Wallonie, le monument Temple Bar au cœur de la City londonienne, l’aéroport Tempelhof à Berlin: autant de survivances des templiers, dont l’histoire est indissociable de celle des croisades. Dans son dernier ouvrage, Les Templiers. Des croisades au bûcher (1), Arnaud de la Croix convoque des dizaines de sources pour retisser avec minutie les fils d’une saga qui n’a pas encore révélé tous ses secrets.

C’est en 1118-1120 qu’apparaît, en Terre sainte, l’ordre du Temple, appelé à l’origine «milice des pauvres chevaliers du Christ», et qui mêlait la guerre et la prière. Par une profession de foi et des vœux de chasteté et d’obéissance, les soldats s’engageaient à protéger les pèlerins. L’ ordre jouera un rôle primordial dans la deuxième grande croisade, qui débute en 1146. Des persécutions ont lieu sous le règne de Philippe le Bel, qui accuse les templiers d’hérésie et les oblige à se confesser sous la torture. Le dernier grand maître de l’ordre, Jacques de Molay, a péri sur un bûcher en 1314. Cette fin tragique a alimenté bien des légendes, notamment sur l’existence d’un trésor secret.

Aux XIXe et XXe siècles, le Temple connaîtra des résurgences par centaines, dont certaines finiront tragiquement, comme l’Ordre du temple solaire. De nouveaux ordres s’en tiennent aujourd’hui à des actions de bienfaisance. D’autres sont animés par l’idéologie de «la pureté de la race blanche» et du refus de l’islamisation. Jürgen Conings, le militaire fugitif retrouvé mort en 2021 dans un bois du Limbourg, était membre de l’un d’eux.

(1) Les Templiers. Des croisades au bûcher, par Arnaud de la Croix, Racine, 168 p.
(1) Les Templiers. Des croisades au bûcher, par Arnaud de la Croix, Racine, 168 p. © National

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