Près de 600 humanitaires tués, blessés ou enlevés dans le monde en 2023

Les travailleurs humanitaires ont connu une année 2023 compliquée. Selon des chiffres de l’Aid Worker Security Database, 595 d’entre eux ont été tués, blessés ou kidnappés dans le monde. Le nombre de tués a augmenté de 137% en un an pour atteindre un total de 280 morts. La Journée mondiale de l’aide humanitaire se tient lundi et Protect Humanitarians, l’organisation fondée par le Belge Olivier Vandecasteele, en profite pour émettre diverses recommandations visant à mieux protéger et soutenir les travailleurs humanitaires.

« Le monde échoue à protéger le personnel humanitaire et, par extension, les personnes que ces travailleurs servent », déplore Protect Humanitarians. Le respect et la protection des acteurs humanitaires constituent pourtant une « condition indispensable pour assurer une aide efficace » sur le terrain.

L’organisation, lancée il y a quelques mois par le travailleur humanitaire Olivier Vandecasteele, libéré l’an dernier après 455 jours de détention arbitraire en Iran, souhaite que ces crimes contre les humanitaires soient réellement sanctionnés. Elle finalisera cette année un vade mecum détaillant les voies juridiques accessibles aux humanitaires victimes d’attaques.

Santé mentale

Outre les violences physiques, la santé mentale des travailleurs humanitaires est aussi mise à rude épreuve. Les employeurs de ces travailleurs et leurs bailleurs de fonds doivent investir dans des stratégies de soutien au personnel, notamment en santé mentale, plaide l’association.

Une meilleure protection des effectifs humanitaires passe par une « couverture médiatique accrue, des campagnes publiques et des actions de plaidoyer » mettant en lumière les risques auxquels est confronté le personnel humanitaire. Écouter les témoignages de victimes et survivants d’attaques permettra d’orienter l’élaboration de stratégies plus efficaces. De plus, ces victimes pourront se reconstruire elles-mêmes en faisant de leurs expériences traumatisantes « une force pour le changement », selon Protect Humanitarians.

L’organisation appelle encore à la création d’un organe de surveillance permanent pour défendre la protection du personnel humanitaire. A ce titre, le secteur pourrait s’inspirer de ce que les journalistes ont mis sur pied pour défendre leur profession et récolter un soutien financier en vue de protéger les reporters dans le monde.

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