Près de 50.000 déplacés en Syrie en quelques jours, l’ONU appelle à une « cessation immédiate des hostilités »
L’escalade du conflit dans le nord-ouest de la Syrie a conduit près de 50.000 personnes, dont plus de la moitié d’enfants, à fuir en quelques jours, a indiqué lundi le bureau des affaires humanitaires de l’ONU. Selon l’organisation, le pays connaît « l’une des pires crises humanitaires au monde ».
« Au 30 novembre, plus de 48.500 personnes avaient été déplacées, une forte augmentation en comparaison aux 14.000″ recensées le 28 novembre, précise l’Ocha, dont le chef, Tom Fletcher, s’est inquiété sur X de la situation de « dizaines de milliers de personnes » en train de fuir. Des services critiques interrompus, des femmes, des hommes et des enfants craignant pour leur sécurité », a-t-il ajouté.
De son côté, le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à une « cessation immédiate des hostilités« , selon son porte-parole. « Toutes les parties doivent faire leur possible pour protéger les civils et les infrastructures civiles, y compris permettre le passage en toute sécurité des civils qui fuient les hostilités », a ajouté Stéphane Dujarric. « Les Syriens subissent ce conflit depuis près de 14 ans. Ils méritent un horizon politique qui les mènera à un avenir pacifique, et pas à plus d’effusion de sang », a-t-il insisté.
Pour la première fois depuis le début de la guerre civile en 2011, le régime a perdu totalement le contrôle d’Alep, la deuxième ville de Syrie. Un revers cinglant infligé par une coalition de groupes rebelles dominée par les islamistes radicaux. Les combats, les premiers de cette ampleur depuis 2020, accompagnés de bombardements aériens syriens et russes, ont déjà fait plus de 500 morts, selon une ONG.
Une aide humanitaire nécessaire et urgente
Les opérations humanitaires de l’ONU et de ses partenaires ont dû être « largement suspendues » dans certaines zones d’Alep, d’Idleb et de Hama, a précisé Stéphane Dujarric, notant l’impossibilité d’accéder notamment aux entrepôts où l’aide humanitaire est stockée. « Cela a provoqué de graves perturbations pour l’accès de la population à une aide vitale », a-t-il ajouté, assurant que l’ONU était déterminée à rester sur place pour assurer sa mission d’assistance humanitaire. Il s’est également inquiété de l’aggravation de la situation sanitaire, notamment « en raison de la présence de corps non enterrés et du manque d’eau potable ».
La Syrie vit déjà l’une des pires crises humanitaires au monde, avec 16,7 millions de personnes ayant besoin d’aide humanitaire et 7 millions de déplacés, a-t-il rappelé.