Predator files: Roberta Metsola ciblée par le logiciel espion
C’est ce que rapporte lundi Amnesty International dans une enquête menée avec le collectif d’investigation European Investigative Collaborations (EIC).
Des responsables de l’Onu, un sénateur et un député américains, ainsi que la présidente du Parlement européen Roberta Metsola font partie des personnes ayant été prises pour cible par un logiciel espion appelé « Predator ». Au moins 50 comptes appartenant à 27 personnes et 23 institutions ont été pris pour cible – mais pas nécessairement infectés – entre février et juin, via les réseaux sociaux X (ex-Twitter) et Facebook, par le logiciel espion appelé Predator.
Développé et commercialisé par l’alliance Intellexa, « Predator appartient à la famille des logiciels espions hautement intrusifs. Cela signifie que le logiciel dispose, à l’insu de l’utilisateur, d’un accès total au micro et à la caméra de l’appareil infecté, ainsi qu’à toutes les données qu’il contient (contacts, messages, photos, vidéos, etc.) », détaille l’ONG de défense des droits humains.
Les personnes touchées par le logiciel espion Predator
Parmi les cibles figurent la présidente du Parlement européen Roberta Metsola, la présidente de Taiwan Tsai Ing-Wen, les Américains Michael McCaul (député) et John Hoeven (sénateur), l’ambassadrice de l’Allemagne aux États-Unis Emily Haber, et l’eurodéputé français Pierre Karleskind. Plusieurs responsables, universitaires et institutions ont également été visés, selon Amnesty.
Selon l’enquête de l’ONG, « bon nombre des liens identifiés comme malveillants et visant à infecter des cibles avec Predator » provenaient d’un compte X nommé « @Joseph_Gordon16 ». Amnesty juge qu’il « était susceptible d’avoir agi pour le compte des autorités vietnamiennes ou de groupes d’intérêts du pays ». Des produits de l’alliance Intellexa ont été découverts dans au moins 25 pays en Europe, Asie, Moyen-Orient et Afrique, selon l’enquête. « Ces produits ont été utilisés pour porter atteinte aux droits humains, à la liberté de la presse et aux mouvements sociaux partout dans le monde », dénonce Amnesty, qui demande une « interdiction immédiate et mondiale des logiciels espions hautement intrusifs ».