Poutine et Macron sont en faveur d’une inspection de la centrale de Zaporijjia par l’AIEA
Les présidents russe Vladimir Poutine et français Emmanuel Macron ont appelé lors d’un entretien téléphonique à organiser « dans les plus brefs délais » une inspection de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, cible de bombardements.
Les deux dirigeants ont « relevé l’importance d’envoyer dans les plus brefs délais une mission de l’Agence internationale de l’énergie atomique à la centrale nucléaire, qui pourra évaluer la situation sur place », a indiqué le Kremlin, précisant que l’entretien avait eu lieu à l’initiative de M. Macron. « La partie russe a confirmé être prête à fournir toute l’assistance nécessaire aux inspecteurs de l’Agence » atomique, selon la même source.
La présidence française a de son côté déclaré que M. Macron avait « soutenu l’envoi sur place dans les meilleurs délais d’une mission d’experts de l’AIEA, à des conditions agréées par l’Ukraine et les Nations unies ».
MM. Macron et Poutine doivent se reparler « dans les prochains jours à ce sujet après échanges des équipes techniques et avant le déploiement de la mission », selon l’Elysée.
Lors de cet entretien, M. Poutine a en outre « souligné que le bombardement systématique (…) du territoire de la centrale nucléaire de Zaporijjia crée un danger de catastrophe de grande envergure qui pourrait conduire à la contamination radioactive de vastes territoires », d’après le Kremlin. De son côté, M. Macron a dit « une nouvelle fois sa préoccupation face aux risques que fait peser la situation à la centrale de Zaporijjia pour la sûreté et la sécurité nucléaire« , a indiqué l’Elysée.
La centrale de Zaporijjia, la plus grande d’Europe
Située dans le sud de l’Ukraine et contrôlée par les forces russes, la centrale de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, a été plusieurs fois bombardée ces dernières semaines, Moscou et Kiev s’accusant mutuellement de ces frappes. Cette situation a fait resurgir le spectre d’une catastrophe majeure similaire à celle de Tchernobyl en 1986.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a demandé vendredi à Moscou de ne pas couper la centrale nucléaire de Zaporijjia du réseau ukrainien, ce que redoutent les autorités de Kiev.
MM. Poutine et Macron ne s’étaient plus appelés depuis le 28 mai. Auparavant, le président français avait eu des entretiens téléphoniques avec M. Poutine début mai, début mars et à cinq reprises en février en pleine montée des tensions jusqu’à l’offensive du Kremlin en Ukraine, le 24 février. Il s’était aussi rendu en personne à Moscou, le 7 février, pour rencontrer M. Poutine.
Ces multiples contacts ont valu des critiques à Emmanuel Macron, certains lui reprochant d’avoir maintenu des échanges réguliers avec le chef du Kremlin sans parvenir à empêcher le lancement d’une offensive contre l’Ukraine.
Vendredi, MM. Poutine et Macron ont aussi discuté d’un accord signé à Istanbul le mois dernier pour débloquer les exportations de céréales ukrainiennes. Moscou réclame en échange la levée des restrictions sur ses exportations de produits agricoles et d’engrais, touchées par les sanctions occidentales visant la Russie depuis le lancement de son offensive contre l’Ukraine.
Vendredi, M. Poutine a « souligné les obstacles qui demeurent devant les exportations russes, ce qui ne contribue pas à une solution aux problèmes relatifs à la sécurité alimentaire mondiale », selon le Kremlin.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici