Hadja Lahbib appelle à nouveau l’Arménie et l’Azerbaïdjan au dialogue et au compromis
La ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, a maintenu à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, la position exprimée deux jours plus tôt en Arménie à propos du conflit dans le Haut-Karabakh qui oppose les deux pays depuis plus de trente ans.
Le président de l’Azerbaïdjan, Ilhal Aliyev, ne recevra pas la ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, a-t-on appris jeudi. Selon la presse locale, les autorités azéries n’ont pas apprécié les déclarations tenues mardi par la cheffe de la diplomatie en Arménie à propos du Haut-Karabakh. S’exprimant à l’issue d’une rencontre avec son homologue arménien, Mme Lahbib avait exprimé sa profonde préoccupation à propos de la situation humanitaire dans cette enclave en territoire azéri, peuplée en grande majorité d’Arméniens, depuis le blocus décrété par Bakou sur le corridor de Latchine qui relie le Haut-Karabakh à l’Arménie.
Elle avait rappelé la position de l’Union européenne, qui demande à l’Azerbaïdjan de garantir la sécurité et la circulation dans ce corridor. « Il est du devoir de chaque État d’assurer le bien-être de sa population. Les droits et la sécurité de la population arménienne doivent être garantis. J’inviterai mon homologue azéri à œuvrer dans ce sens », avait-elle précisé, en évoquant la nécessité du « respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de chacun« .
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La ministre belge aurait dû être reçue ce jeudi, après son arrivée à Bakou, par le président Aliyev pour un échange de vues. Selon le site d’information azéri « Trend », citant des sources bien informées, celui-ci a annulé cette rencontre en raison d’une « position pro-arménienne et des déclarations infondées » faites en Arménie.
L’entretien avec le ministre azéri des Affaires étrangères, Jeyhun Bayramov, a en revanche bien eu lieu. Elle a maintenu la position exprimée deux jours plus tôt en Arménie à propos du conflit dans le Haut-Karabakh qui oppose les deux pays depuis plus de trente ans. « La seule voie valable pour sortir de ce conflit historique est celle du dialogue et du compromis », a-t-elle répété au cours d’une conférence de presse aux côtés de son homologue azéri, Jeyhun Bayramov, à l’issue d’un entretien de deux heures.
La ministre a également confié son inquiétude à propos de la situation humanitaire dans cette enclave très majoritairement peuplée d’Arméniens, située en territoire azéri, depuis le blocage par Bakou du corridor de Latchine, un axe routier reliant l’Arménie au Haut-Karabakh. « Nous sommes très inquiets par les restrictions au couloir de Latchine. Elles trouvent certainement une explication à vos yeux mais elles nous éloignent d’une solution et mettent en danger la vie de femmes et d’hommes. L’urgence est de garantir la liberté de circulation dans ce couloir. Cela incombe à l’Azerbaïdjan », a-t-elle dit.
Malgré cet appel qui s’inscrit dans la ligne de l’Union européenne, la position du chef de la diplomatie azérie n’a pas varié: il a accusé l’Arménie de « manipulation » et rappelé que son pays avait offert une solution passant par un autre point, refusée jusqu’à présent par Erevan. Il a aussi nié que plus aucune circulation n’ait lieu dans le couloir, dans un sens comme un autre.