Photo : présent imminent
Photographe belge au-dessus de la mêlée, Stephan Vanfleteren a les honneurs d’une première grande rétrospective au Fomu d’Anvers. Un géant du noir et blanc, qui commente ici cinq de ses clichés. Morceaux choisis.
Originaire de Courtrai, Stephan Vanfleteren (1969) marque les imaginaires nationaux depuis les années 1990. En cause, une photogénie essentiellement noir et blanc, ponctuée de portraits inoubliables. Qu’il s’agisse de personnalités notoires (Spike Lee, Vanessa Paradis, Pedro Almodovar…) ou de vies minuscules, gueules impayables dégotées au bistrot du coin, Vanfleteren les immortalise avec la même aura.
Bien sûr, son travail a été fort diffusé en Flandre, notamment au travers de ses reportages dans le Morgen, entre 1993 et 2009, qui restent aujourd’hui encore une référence indépassable. Mais, et c’est assez rare pour être souligné, l’homme s’est également fait un nom en Wallonie par le biais d’un ouvrage lumineux sur Charleroi ( Il est clair que le gris est noir, Hannibal, 2015). » J’aime Charleroi. Je l’embrasse sur la bouche malgré son haleine puante « , écrivait-il à l’époque. Tout son talent est là, dans cette présence pleine et empathique à l’univers qu’il élit. Il reste qu’avec le temps, la patte Vanfleteren a évolué, faisant des incursions du côté de la couleur, de la nature morte, de l’architecture… Pour lui aussi, le temps passe. On ne saurait trop conseiller cet accrochage percutant au Fomu (1), accompagné d’un précieux catalogue, qui revient sur trente-trois années d’images nécessaires.
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