Pandora Papers: l’opposition chilienne veut amorcer une procédure de destitution de Piñera
Les députés de l’opposition chilienne ont annoncé mardi qu’ils amorceraient une procédure pouvant conduire à la destitution du président Sebastian Piñera, après les révélations des Pandora Papers liées à la vente d’une compagnie minière par la société de ses enfants.
« L’ensemble de l’opposition est d’accord pour lancer » cette procédure dite « d’accusation constitutionnelle » contre le président Piñera, a déclaré à la presse Jaime Naranjo, député du Parti socialiste. Cette démarche vise à établir la responsabilité des hauts fonctionnaires, et en cas de succès, elle peut conduire à la destitution de Piñera, à six semaines du premier tour de l’élection présidentielle.
« C’est une accusation fondée sur un mensonge, basée uniquement sur des raisons politiques et électorales à court terme, qui font voler en éclats l’idée de démocratie », a répondu Jaime Bellolio, ministre et porte-parole de la Présidence.
La Chambre basse votera sur la recevabilité de la démarche de l’opposition, qui doit recueillir la majorité simple des voix de ses 155 membres pour être approuvée. Ensuite, l’acte sera présenté devant le Sénat où le vote des deux tiers des 43 sénateurs est requis.
Sebastian Piñera est au centre de la polémique au Chili après des révélations d’une vaste enquête mondiale du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). Publiée dimanche, cette enquête intitulée Pandora Papers, le lie dans son volet chilien à la vente en 2010 de la compagnie minière Dominga via une société détenue par ses enfants pour 152 millions de dollars. Une grande partie de l’opération a été réalisée dans les Iles Vierges britanniques, selon la même source.
Pour sa part, le président Piñera a rejeté toute accusation et tout conflit d’intérêts possible. Le ministère public a annoncé qu’il analysait les faits. L’opposition présentera sa requête la semaine prochaine et entend qu’elle soit votée à la Chambre des députés avant le 21 novembre, date du premier tour de l’élection présidentielle.
Sebastian Piñera, qui a dirigé le pays entre 2010 et 2014, puis depuis 2018, ne peut pas se représenter.