Opération Red Kite: Retour en Belgique des premiers militaires ayant été déployés à Kaboul
Une soixantaine de militaires ayant participé à l’opération « historique » Red Kite, qui s’est traduite par l’exfiltration de Kaboul de plus de 1.400 personnes avec des moyens belges, sont rentrés samedi aux petites heures en Belgique, accueillis par les principaux responsables du ministère de la Défense, a constaté l’agence Belga.
Un Airbus A340 de la compagnie civile Air Belgium s’est posé à l’aéroport militaire de Melsbroek peu avant 04h00, avec à son bord 64 personnes – dont quelques Luxembourgeois, un magistrat, un policier et … un chien militaire attaché au groupe des Forces spéciales (SFG) -, en provenance d’Islamabad.
La capitale pakistanaise a servi de base arrière au détachement belge qui s’est ensuite déployé sur l’aéroport international de Kaboul, dans des conditions extrêmement difficiles, selon les témoignages de plusieurs militaires. Un des membres de l’équipe d’intervention a expliqué, sous le couvert de l’anonymat que des Belges se trouvaient encore mercredi à proximité de l’un des principaux accès de l’aéroport international de Kaboul. Cet endroit, baptisé « Abbey Gate », a été frappé le lendemain par un double attentat commis par un kamikaze qui a fait au moins 85 morts, dont treize soldats américains chargés de la protection de cette installation vitale pour le pont aérien qui a permis d’évacuer environ 109.000 personnes depuis le 14 août, veille de la prise de pouvoir des talibans à Kaboul, selon les derniers chiffres du gouvernement américain.
La ministre de la Défense, qui a rencontré ces militaires à l’abri des caméras, s’est déclarée « particulièrement fière » de la manière dont ils ont rempli leur mission. « Je sais que cela a été extrêmement difficile, physiquement et humainement », a-t-elle affirmé à la presse.
u003cstrongu003eC’est une opération assez historique puisque cela fait 25 ans que la Belgique n’a plus menée d’opération d’évacuationu0022u003c/strongu003e
Ludivine Dedonder, ministre de la Du0026#xE9;fense
Le dernier déploiement en date – resté « préventif », sans intervention réelle – remonte en effet au printemps 1997 lorsque la Belgique avait déployé des troupes au Congo-Brazzaville lors de l’avancée de la rébellion qui a conduit au renversement du dictateur zaïrois Mobutu Sese Seko et à l’arrivée au pouvoir à Kinshasa de Laurent-Désiré Kabila à la tête de la République démocratique du Congo (RDC).
« Ils (ces hommes) m’ont aussi fait part de leur fierté d’avoir pu ramener autant de personnes en si peu de temps – une dizaine de jours, avec 23 rotations d’avions de de transport C-130 Hercules entre Kaboul et Islamabad – avec les moyens dont ils disposaient », a encore dit la ministre.
Elle a rappelé que le gouvernement avait décidé vendredi de maintenir un détachement à Islamabad qui reste immédiatement disponible pour toute opportunité éventuelle.
Fort de plus d’une centaine de personnes, il se compose d’éléments terrestres, du personnel de commandement et de soutien nécessaire, d’une capacité médicale ainsi que de deux C-130. « Il y a certainement encore des ressortissants belges sur place et c’est pour cela (…) que nous restons avec un détachement sur Islamabad. Pour agir si une option venait à s’ouvrir », a expliqué Mme Dedonder.
Le chef de la Défense (Chod), l’amiral Michel Hofman, a pour sa part qualifié cette opération de « réussie », en rappelant que les militaires s’entraînaient pour ce genre de mission – baptisée en jargon NEO (« non-combatant evacuation operation ») – et qui est l’une des tâches fixées aux forces armées par le gouvernement. « On a prouvé que l’on savait très bien s’adapter aux circonstances », a souligné le « patron » de l’armée.
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