Nucléaire iranien: aucun pays ne devrait « chercher à exploiter les négociations »
« Personne ne devrait chercher à exploiter les négociations » sur l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien, ont déclaré samedi dans un communiqué les négociateurs européens (France, Allemagne, Royaume-Uni, dits E3) après un arrêt brutal des discussions lié à de nouvelles exigences russes.
« Personne ne devrait chercher à exploiter les négociations sur le retour au JCPoA (acronyme anglais de l’accord, NDLR), afin d’obtenir des garanties qui n’ont rien à voir avec cet accord », ont estimé les trois pays dans un communiqué commun, sans citer nommément la Russie. « Ceci risque de mener à l’effondrement de l’accord, privant le peuple iranien d’une levée de sanctions et la communauté internationale des assurances nécessaires concernant le programme nucléaire iranien », ajoute le texte.
Le 4 mars, les diplomates évoquaient une entente imminente après des mois de négociations acharnées. Mais le lendemain, Moscou, frappée par des sanctions occidentales après l’invasion de l’Ukraine, demandait aux Américains la garantie que ces mesures de rétorsion n’affecteraient pas sa coopération économique avec l’Iran. Des revendications jugées « hors sujet » par le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, mais qui ont stoppé net les discussions.
« Nous exprimons notre déception », ont insisté les signataires dans le communiqué. « Nous comprenons que l’Iran et les États-Unis ont activement travaillé à résoudre les derniers sujets bilatéraux et nous sommes donc prêts à conclure cet accord maintenant« , ajoute le communiqué. L’accord sur le retour au JCPoA aujourd’hui sur la table peut et doit être conclu avec la plus grande urgence, souligne-t-il.
Conclu par l’Iran d’un côté, et les États-Unis, la Chine, la Russie, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne de l’autre, ce pacte signé en 2015 était censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique en échange de la levée des sanctions qui asphyxient son économie. Mais il s’est délité après le retrait en 2018 de Washington, décidé par Donald Trump, qui a rétabli ses mesures contre l’Iran. En réaction, l’Iran s’est progressivement affranchi des limites imposées à son programme nucléaire. Les négociations avaient repris après l’élection de Joe Biden à la Maison Blanche.
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