Syrie: qui sont les rebelles qui ont renversé le régime de Bachar Al-Assad?
La coalition de rebelles islamistes qui a destitué Bachar Al-Assad est menée par le groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTC). Son leader, Abou Mohammed al-Jalouni, est un ancien membre d’Al-Qaeda.
Une offensive éclair. En une dizaine de jours, une coalition de rebelles syriens est parvenue à renverser le régime historique de Bachar Al-Assad, mettant fin à près d’un demi-siècle de règne sans partage de son clan familial. Après la prise des villes-clés d’Alep et de Hama, les rebelles islamistes se sont imposés à Damas dans la nuit du 7 au 8 décembre, concluant leur assaut de manière spectaculairement rapide. Mais quel est réellement ce groupe désormais à la tête de cet Etat de sept millions d’habitants?
La coalition rebelle est composée de milices syriennes soutenues par la Turquie, appelé l’Armée nationale syrienne. Mais elle est surtout dominée par le groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTC). Née en 2017, l’organisation est devenue en quelques années le groupe dominant dans le nord-ouest de la Syrie. Anciennement djihadiste, le groupe opérait par le passé sous le nom de Front al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaeda. Le leader du HTC, Abou Mohammed al-Joulani, a d’ailleurs un passé d’islamiste parmi les plus extrémistes.
Mais, depuis plus de huit ans, le HTC a adopté une autre stratégie politique, en s’éloignant du djihadisme international. Composé d’environ 10.000 personnes, le groupe se concentre davantage sur la promotion d’un gouvernement civil sur son territoire ainsi que sur l’action militaire.
Eviter le piège de l’extrémisme
Si le HTC reste un modèle de pouvoir islamiste, il a vraisembablement rompu avec la mouvance terroriste et ses modes d’action sont plus modérés que des groupes comme Daech, par exemple. Il promet, notamment, de respecter les minorités chrétiennes.
Malgré ses bonnes intentions, les leaders occidentaux restent méfiants à l’égard du HTC. Plusieurs Etats d’ailleurs ont exhorté les Syriens à éviter le piège de l’extrémisme. C’est notamment le cas des Etats-Unis. « Enfin, le régime d’Assad est tombé », a déclaré le président américain Joe Biden dimanche, tout en rappelant que « certains des groupes rebelles » avaient des « antécédents de terrorisme« .
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