Bachar al-Assad en 2016
Bachar al-Assad en 2016 © Getty

Syrie: Assad conditionne toute rencontre avec Erdogan au retrait des troupes turques

Le dirigeant syrien Bachar al-Assad s’est dit prêt à rencontrer le président turc Recep Tayyip Erdogan à condition que ce dernier retire ses troupes du nord de la Syrie, dans une interview à un média russe parue jeudi.

Ces déclarations interviennent au lendemain d’une rencontre à Moscou entre M. Assad et le président russe Vladimir Poutine, alors que le Kremlin cherche à réconcilier Ankara et Damas, brouillés depuis le début du conflit en Syrie en 2011.

Une rencontre avec M. Erdogan serait possible « quand la Turquie sera prête, de manière claire et sans hésitation, à un retrait total (de ses soldats) du territoire syrien », a déclaré M. Assad à l’agence de presse russe Ria Novosti, selon une traduction en russe de ses propos.

Il faudra aussi qu’Ankara « cesse tout soutien au terrorisme », a-t-il ajouté, en référence à l’appui de la Turquie à des groupes rebelles qui s’opposent au régime de Damas.

« C’est le seul cas de figure où une rencontre avec Erdogan pourrait avoir lieu », a insisté M. Assad. « Quel intérêt aurait une telle rencontre et pourquoi l’organiser si elle ne mène pas à une conclusion finale de la guerre en Syrie ? », a-t-il poursuivi.

Arrivés au pouvoir au début des années 2000, MM. Erdogan et Assad ont d’abord noué des relations cordiales, après des décennies de tensions entre leurs deux pays issus de l’éclatement de l’Empire ottoman il y a un siècle.

Mais après le début du conflit en Syrie, qui depuis 2011 a fait plus de 500.000 morts et des millions de déplacés, Ankara a soutenu des groupes rebelles cherchant à renverser le régime syrien, soutenu lui par Moscou et Téhéran. Ankara a lancé depuis 2016 plusieurs incursions dans le nord de la Syrie, contre des groupes djihadistes et kurdes, et y a gardé une présence militaire.

M. Poutine, qui entretient de bons rapports avec M. Erdogan, cherche désormais à réconcilier la Turquie et la Syrie. M. Erdogan s’est plusieurs fois dit prêt à rencontrer M. Assad pour sceller le dégel des relations.

Fin décembre, les ministres turc et syrien de la Défense s’étaient déjà réunis à Moscou avec leur homologue russe, une première depuis 2011.

Des diplomates de la Russie, de la Turquie, de la Syrie et de l’Iran doivent se réunir cette semaine à Moscou pour préparer une rencontre entre leurs ministres des Affaires étrangères, avant un éventuel sommet présidentiel.

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