Attaque israélienne en Syrie: 11 morts dont des Gardiens de la révolution d’Iran
Israël aurait mené un raid en Syrie, visant l’ambassade iranienne à Damas. Onze personnes sont décédées. L’Iran a annoncé vouloir « apporter une réponse décisive » à cette attaque.
Le bilan des frappes sur un bâtiment annexe de l’ambassade iranienne à Damas, attribuées à Israël, est monté à 11 morts, selon un nouveau bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « Le bilan des frappes israéliennes contre l’annexe de l’ambassade iranienne s’élève à 11 morts : huit Iraniens, deux Syriens et un Libanais, tous des combattants, aucun civil« , a déclaré Rami Abdel Rahman, directeur de l’ONG basée au Royaume-Uni, qui dispose d’un important réseau en Syrie.
Téhéran a promis de riposter à ce raid sans précédent sur un bâtiment diplomatique iranien en Syrie, où l’Iran et ses alliés soutiennent le pouvoir de Bachar al-Assad. « L’ennemi israélien a lancé des frappes aériennes depuis le Golan syrien occupé, visant l’annexe de l’ambassade iranienne à Damas », a affirmé le ministère syrien de la Défense. Un journaliste de l’AFP a constaté que l’annexe, jouxtant l’ambassade iranienne dans le quartier de Mazzeh à Damas qui abrite de nombreuses ambassades et des bâtiments des Nations unies, avait été entièrement détruit. « Tous ceux qui se trouvaient à l’intérieur ont été tués ou blessés », a poursuivi le ministère.
Le Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran, a averti qu’Israël sera « puni ». « Ce crime ne passera pas sans que l’ennemi soit puni », a déclaré le groupe dans un communiqué, en invoquant une « vengeance » à venir.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d’un vaste réseau de sources dans le pays, a fait état de onze morts dans cette attaque de « missiles israéliens », parmi lesquels deux « conseillers » iraniens et cinq membres du Corps des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran.
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Un média iranien a confirmé la mort d’au moins cinq membres des Gardiens, dont un commandant, le général de brigade Mohammad Reza Zahedi. Il est l’un des principaux commandants de la force Qods, selon la télévision d’Etat iranienne Irib. La Force Qods est considérée comme l’unité d’élite des Gardiens, qui intervient en dehors des frontières pour, selon Téhéran, aider les voisins de l’Iran et assurer la « stabilité » de la région contre les ingérences occidentales.
A Téhéran, l’agence de presse iranienne Nour a indiqué que « Hossein Akbari, ambassadeur de la République islamique d’Iran à Damas, ainsi que sa famille, n’ont pas été blessés lors de l’attaque israélienne ».
Dans une déclaration retransmise par les médias iraniens, l’ambassadeur a affirmé que l’annexe de l’ambassade avait été visée par « six missiles tirés par des jets F-35« . Il a assuré que l’Iran allait apporter « une réponse décisive » à cette attaque.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, les craintes de voir le conflit prendre une tournure régionale grandissent, les alliés de l’Iran au Liban, en Irak, au Yémen et dans le reste de la région s’étant mobilisés en faveur du Hamas palestinien.
Importants dégâts
L’annexe consulaire a été réduite à l’état de ruine et seule subsistait la porte d’entrée, portant la mention « section consulaire de l’ambassade d’Iran », selon le journaliste de l’AFP qui a vu des meubles éventrés parmi les gravats. Le bâtiment visé jouxte l’ambassade iranienne, dont la devanture est ornée d’un immense portrait de Qassem Soleimani, l’architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient, tué en janvier 2020 dans une attaque de drone américaine en Irak.
Les vitres des immeubles jusqu’à 500 mètres alentour ont été brisées et un grand nombre de voitures endommagées, selon le journaliste. Les forces de sécurité ont bloqué l’accès au secteur.
« Nous condamnons fermement cette attaque terroriste odieuse » qui a tué « un certain nombre d’innocents », a déclaré le ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mekdad, accouru sur les lieux, dans un communiqué repris par l’agence de presse officielle syrienne Sana. De nombreux responsables militaires iraniens ont été visés par le passé par des frappes en Syrie. Le raid de lundi est le cinquième à viser la Syrie en huit jours.
Fin décembre, le général de brigade Razi Moussavi, un important commandant de la Force Qods, avait été tué dans un tir de missile au sud de Damas.
Israël a mené des centaines de frappes en Syrie voisine contre des positions du pouvoir syrien, des groupes pro-iraniens, comme le Hezbollah libanais, et des cibles militaires iraniennes depuis le début de la guerre dans ce pays en 2011. Les frappes se sont intensifiées depuis le début le 7 octobre de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, un allié du Hezbollah et de l’Iran, ennemis d’Israël.
Des frappes israéliennes visent dans le même temps des responsables du Hezbollah au Liban, d’où la formation chiite pro-iranienne mène des attaques contre Israël. Israël commente rarement ses frappes en Syrie mais affirme qu’il ne permettrait pas à l’Iran, son ennemi juré, de s’implanter à sa frontière.