Arabie saoudite: 138 exécutions en 2022, un chiffre qui doublé en un an
138. C’est le nombre total d’exécutions depuis le début de l’année 2022 en Arabie saoudite. Elles sont effectuées notamment pour des infractions liées au terrorisme.
Les autorités saoudiennes ont exécuté deux fois plus de personnes en 2022 qu’en 2021, notamment pour des infractions liées au terrorisme et au trafic de drogues, selon un décompte de l’AFP. Jeudi soir, l’agence de presse officielle saoudienne a annoncé l’exécution d’un ressortissant jordanien pour trafic illégal de capsules d’amphétamines, portant ainsi à 138 le nombre total d’exécutions cette année depuis le début de l’année.
En 2021, 69 personnes ont été exécutées dans le royaume, alors que le recours à la peine de mort avait connu une forte baisse en 2020 avec 27 exécutions. En 2019, 187 exécutions avaient été recensées.
En novembre dernier, deux Pakistanais avaient été exécutés pour trafic d’héroïne, une première depuis près de trois ans pour ce type de crime. Et en mars, l’Arabie saoudite avait déclenché un tollé international après l’exécution record en une seule journée de 81 condamnés à mort pour des infractions liées au terrorisme.
« Le vrai visage »
Ces exécutions « piétinent » le moratoire annoncé par la Commission saoudienne des droits de l’homme en janvier 2021 sur la peine de mort pour les infractions liées à la drogue, a dénoncé Amnesty international dans un communiqué publié la semaine dernière.
« Cette intensification frappante du recours à la peine de mort par le pays cette année révèle le vrai visage que les autorités saoudiennes dissimulent derrière le prétendu programme de réformes progressistes qu’elles présentent au monde », a dénoncé Diana Semaan, directrice adjointe par intérim pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty international.
Les autorités saoudiennes ne précisent pas les méthodes utilisées pour mettre à exécution les peines capitales, mais le royaume a généralement recours à la décapitation. L’homicide, le viol, les attaques à main armée, la sorcellerie, l’adultère, la sodomie, l’homosexualité et l’apostasie y sont passibles de la peine capitale.