#MosqueMeToo, le hashtag qui dénonce des agressions sexuelles lors du pèlerinage à la Mecque
A la suite du mouvement #MeToo, un nouvel élan de libération de la parole féminine a vu le jour sur Twitter. Ce mouvement bien spécifique encourage les femmes musulmanes à partager leurs récits de harcèlement vécus durant un pèlerinage.
Lancé à l’initiative de la journaliste et militante féministe Mona Eltahawy, le hashtag #MosqueMeToo invite les femmes à dénoncer les harcèlements et agressions sexuelles dont elles ont été victimes lors de leur pèlerinage à la Mecque, ou dans des lieux de culte.
https://twitter.com/monaeltahawy/status/960701491328712706Mona Eltahawyhttps://twitter.com/monaeltahawy
I have shared my experience of being sexually assaulted during Haj in 1982 when I was 15 in the hope that it will help fellow Muslim women break silence and taboo around their experience of sexual harassment/abuse during Haj/Umra or in sacred spaces. Let’s use #MosqueMeToo https://t.co/uDsZFDolgX
— Mona Eltahawy (@monaeltahawy) February 6, 2018
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550rich3153600000Twitterhttps://twitter.com1.0
« J’ai partagé mon expérience d’agression sexuelle pendant le hadj en 1982 alors que j’avais 15 ans dans l’espoir que cela aiderait les femmes musulmanes à briser le silence et le tabou qui entourent leur expérience de harcèlement ou d’agression sexuelle pendant le hadj ou dans des lieux sacrés. Utilisons #MosqueMeToo »
Les témoignages se sont rapidement multipliés dans la twittosphère. Selon la BBC, plus de 2.000 messages ont suivi dans les 24 heures. Des femmes rapportent avoir été l’objet des gestes inappropriés et livrent le récit des agressions dont elles ont été victimes, ou témoins.
Ce mouvement suscite énormément de réactions sur la toile. Plusieurs internautes accusent la campagne de « salir l’islam ». Aisha Sarwari, éditorialiste pour le Guardian, répond à ces critiques via twitter: « les femmes musulmanes, comme les autres femmes, souffrent de harcèlement, mais quand cela arrive dans un contexte religieux, on leur demande de se taire au nom d’une cause plus grande. C’est à la fois injuste et oppressant. »
Le pèlerinage à la Mecque (le hadj), en Arabie Saoudite, est l’un des cinq piliers de l’islam. Chaque année, il rassemble près de 2 millions de croyants venus du monde entier, dont presque la moitié de femmes. Aujourd’hui, sur Twitter, sur Facebook, plusieurs d’entre elles prennent la parole pour dénoncer les harcèlements dont elles ont été victimes.
« J’étais littéralement pétrifiée, je ne pouvais pas m’échapper »
Ce mouvement a été lancé début février par une jeune Pakistanaise, Sabica Khan. Elle s’est elle aussi emparée des réseaux sociaux pour partager son récit. Relayé par le Daily Pakistan, le témoignage de la jeune femme détaille le harcèlement qu’elle a vécu alors qu’elle accomplissait le Tawaf (les sept tours effectués autour de la Kaaba). La publication originale, datant du 2 février, a été supprimée depuis.
« J’ai senti une main sur ma taille. J’ai pensé que c’était une erreur involontaire, j’ai ignoré. Et puis je l’ai sentie à nouveau. Je me suis sentie très mal à l’aise, j’ai continué à avancer. Durant mon sixième tawaf, j’ai soudainement senti quelque chose me pincer les fesses de façon agressive. » Une scène qui se répètera plus tard dans le rituel, explique la jeune femme. Incapable de réagir à cause de la foule, « j’étais littéralement pétrifiée, je ne pouvais pas m’échapper. »
Imaginant que personne ne la croirait, elle ne se confia qu’à sa mère. « Je me suis fait agressée pas une, pas deux, mais trois fois. Mon expérience entière dans la ville sainte est éclipsée par cet horrible incident. »
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