Michel Houellebecq se défend à nouveau d’islamophobie
L’écrivain Michel Houellebecq s’est défendu à nouveau mercredi, jour de sortie dans les librairies de son roman de politique-fiction « Soumission », de toute islamophobie alors que son ouvrage surfe sur le sujet ultra-polémique de l’islamisation de la société française.
« Je ne trouve pas que cela soit flagrant dans ce livre », a-t-il affirmé sur la radio publique France Inter. L’intrigue de son roman de politique fiction se déroule au coeur d’une France dirigée par le chef d’un parti musulman en 2022.
« La partie du roman qui fait peur, c’est plutôt avant l’arrivée des musulmans au pouvoir (…) On ne peut pas dire que cela soit terrifiant, ce régime », a-t-il ajouté. Qualifié tour à tour de « sublime » ou « d’irresponsable », ce roman de 300 pages tiré à 150.000 exemplaires, piraté avant même sa sortie, a suscité une avalanche de commentaires dans la presse ou les réseaux sociaux, du jamais vu à propos d’un roman en France, selon nombre d’experts.
Editorialistes, écrivains, sociologues s’écharpaient via des tribunes enflammées et contradictoires alors que le sulfureux auteur envahissait ces derniers jours la scène médiatique, passant de plateau de télévision en studio de radio.
Accusé notamment par le directeur du quotidien Libération (gauche) Laurent Joffrin de jouer avec la peur de l’islam et d’adouber « les idées du Front national », Houellebecq a trouvé en l’écrivain Emmanuel Carrère un défenseur enflammé. « Soumission » est « un livre sublime, d’une extraordinaire consistance romanesque », affirme dans une tribune à paraître dans le Monde des livres l’auteur du livre à succès « Le Royaume » sur les débuts de la chrétienté.
Je ne connais personne qui a changé ses intentions de vote après avoir lu un roman
Pour Carrère, « les anticipations de Michel Houellebecq appartiennent à la même famille » que les romans prophétiques du XXe siècle: « 1984 » de George Orwell et « Le Meilleur des mondes » d’Aldous Huxley. « Un auteur de roman n’est pas un éditorialiste, on ne peut pas le juger de la même manière », a reconnu l’éditorialiste Caroline Fourest tout en jugeant « normal qu’on s’interroge sur le succès d’une littérature décliniste ».
« Je ne connais personne qui a changé ses intentions de vote après avoir lu un roman », a rétorqué mercredi l’écrivain à ses critiques.