L’Unesco demande la « révocation immédiate » de l’interdiction des universités aux femmes
L’Unesco a « fermement » condamné jeudi la décision du régime des talibans d’interdire aux Afghanes l’accès aux universités et a appelé « à sa révocation immédiate ».
« L’Unesco condamne fermement la décision des talibans d’interdire aux femmes l’accès aux universités, qui intervient quinze mois après avoir exclu les filles de l’école secondaire », a souligné l’organisation pour l’éducation, dénoncant « une profonde violation de la dignité humaine et du droit fondamental à l’éducation ».
Cette décision « aura des conséquences irréversibles et graves pour le développement social, culturel et économique de l’Afghanistan » et « isole davantage le pays, à un moment où plus de 90 % de la population vit dans la pauvreté », prévient l’Unesco.
La directrice générale de l’organisation onusienne Audrey Azoulay avait déjà réagit mercredi sur le réseau social Twitter dénonçant « une terrible répression » mettant « en péril l’avenir de toutes les femmes afghanes ».
« Grâce à leur courage et à notre mobilisation collective, la présence des femmes dans l’enseignement supérieur afghan a été multipliée par près de 20 entre 2001 & 2018 », a souligné Audrey Azoulay.
« Les filles et les femmes d’Afghanistan ont de grandes aspirations pour leur peuple et leur pays et elles revendiquent courageusement leur droit à l’éducation », a ajouté l’organisation dans son communiqué.
Mardi, les autorités talibanes avaient annoncé que les universités afghanes étaient désormais interdites aux filles, dans une lettre adressée à toutes les universités gouvernementales et privées du pays, suscitant un tollé international.
En application de cette décision, des centaines de jeunes femmes ont été empêchées mercredi par des gardes armés d’entrer dans les campus universitaires en Afghanistan.