Lula investi président du Brésil pour la troisième fois
Luiz Inacio Lula da Silva a été investi dimanche président du Brésil pour la troisième fois, après avoir prêté serment devant le Congrès.
L’icône de la gauche brésilienne, âgé de 77 ans, a été intronisée lors d’une cérémonie au Congrès où il a prêté serment sur la Constitution, 12 ans après avoir quitté le pouvoir à l’issue de deux mandats (2003-2010). Son retour au Palais du Planalto signe un come-back exceptionnel pour Lula, qui a connu la prison il y a seulement quatre ans après avoir été accusé de corruption.
Le nouveau président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva s’est engagé « à reconstruire le pays, avec le peuple brésilien » dans un discours au ton ferme dimanche devant le Congrès, après son intronisation, évoquant le bilan « désastreux » de Jair Bolsonaro. Lula, icône de la gauche, a accusé son prédécesseur d’extrême droite d’avoir « épuisé les ressources de la santé, démantelé l’éducation, la culture, la science et la technologie et détruit la protection de l’environnement« .
Le Brésil « n’a pas besoin de déboiser » pour soutenir son agriculture, a dit Lula dans son premier discours devant le Congrès qui venait de l’introniser président de ce pays grand producteur agricole. « Nous allons pouvoir vivre sans abattre des arbres, sans brûler » des forêts, a déclaré Lula, rappelant son objectif de « déforestation zéro en Amazonie », alors que la communauté internationale attend de lui des gestes forts après la déforestation de grande ampleur sous le mandat de son prédécesseur Jair Bolsonaro.
Une minute de silence a été observée au Congrès en hommage à la légende brésilienne du football, Pelé, décédé jeudi d’un cancer, et au pape émérite Benoît XVI, mort samedi, juste avant l’intronisation de Lula et de son vice-président de droite, Geraldo Alckmin. Des dizaines de milliers de partisans portant la couleur du Parti des Travailleurs (PT) ont salué dans la liesse Lula alors qu’il se rendait au Congrès dans la traditionnelle Rolls Royce décapotable, avec M. Alckmin et leurs épouses, en dépit des craintes liées à la sécurité.
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Les cérémonies d’investiture, placées sous haute sécurité alors que des militants d’extrême droite ne reconnaissent toujours pas la victoire de Lula, ont été snobées par le chef de l’Etat sortant Jair Bolsonaro, qui a quitté le Brésil deux jours avant la fin de son mandat. Il ne remettra donc pas l’écharpe présidentielle à son successeur comme le veut la tradition démocratique, ce qui ne s’est pas produit depuis 1985 et la fin du régime militaire.
Jusqu’à 300.000 personnes étaient attendues pour cette journée alliant la pompe, avec des cérémonies réglées au millimètre auxquelles assistent 17 chefs d’Etat, et une fête populaire avec des concerts.