L’ONU salue l’abolition partielle de la peine de mort au Zimbabwe
Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Volker Türk a salué, jeudi, l’abolition de la peine de mort au Zimbabwe. Il demande cependant que soit supprimée la disposition prévoyant que cette abolition puisse être levée en cas d’état d’urgence.
Le Zimbabwe a officiellement aboli, mardi, la peine de mort, après que le président Emmerson Mnangagwa a promulgué une loi qui commue en peines d’emprisonnement les condamnations d’une soixantaine de condamnés à mort. « Je me réjouis de la signature par le président du Zimbabwe d’une loi abolissant officiellement la peine de mort dans le pays » mais « j’appelle le gouvernement du Zimbabwe à faire un pas de plus sur cette voie louable en supprimant la disposition autorisant le rétablissement de la peine en cas d’état d’urgence », a déclaré Volker Türk, dans un communiqué.
Un moratoire sur les exécutions était en vigueur dans le pays depuis 2005, mais les tribunaux ont continué à prononcer la peine capitale pour des crimes tels que le meurtre, la trahison et le terrorisme. La loi sur l’abolition de la peine de mort, publiée mardi au Journal officiel, stipule que les tribunaux ne peuvent plus prononcer de peine capitale pour quelque infraction que ce soit. Toute condamnation à mort existante est commuée en peine d’emprisonnement. Toutefois, une disposition prévoit que cette abolition peut être levée en cas d’état d’urgence.
Pas encore d’abolition totale
Fin 2023, au moins 59 personnes étaient dans le couloir de la mort au Zimbabwe, a indiqué l’ONG Amnesty International dans un communiqué, saluant cette abolition comme un « moment historique » tout en exhortant les autorités de ce pays à « passer rapidement à l’abolition totale (…) en supprimant la clause incluse dans les amendements au projet de loi qui autorise le recours à la peine de mort en cas d’état d’urgence ».
« Tous les États qui maintiennent encore la peine de mort devraient suivre l’exemple du Zimbabwe et l’abolir ou, dans l’attente de son abolition, imposer un moratoire sur son application », a également plaidé Volker Türk. « La peine de mort est profondément difficile à concilier avec la dignité humaine et le droit fondamental à la vie », a fait valoir le Haut-Commissaire.