L’Est de l’Europe face aux inondations, causées par la tempête Boris
La tempête Boris a fait quatre morts samedi en Roumanie, alors que des pluies exceptionnelles provoquent des inondations dans plusieurs pays en Europe centrale et orientale.
Les services de secours roumains ont annoncé avoir retrouvé les corps de quatre personnes lors d’une opération de recherche dans la région la plus sinistrée, celle de Galati (sud-est), où 5.000 foyers sont touchés. « En raison des fortes précipitations, des inondations se sont produites » et, au total dans tout le pays, 19 localités et des centaines de personnes ont été secourues, ont-ils déclaré.
L’armée a déployé dix bateaux de sauvetage pour atteindre les habitants pris au piège par les eaux à Pechea, un village particulièrement affecté. Des campements sont mis en place pour accueillir les habitants chassés de chez eux par la montée des eaux.
« Conséquences dramatiques »
Sept cents maisons ont été inondées dans le village de Slobozia Conachi, dans la région de Galati, selon son maire Emil Dragomir, interrogé par la télévision locale Digi24, une « catastrophe d’une ampleur extraordinaire ». « Nous avons déjà eu des inondations il y a onze ans, mais ce n’était pas aussi grave », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre roumain Marcel Ciolacu est dans la région et le président Klaus Iohannis a, dans un communiqué, « adressé ses condoléances aux familles endeuillées ». « Nous sommes une fois de plus confrontés aux effets du changement climatique, de plus en plus présents sur le continent européen », a dit le chef de l’Etat. « Nous devons continuer à anticiper les événements météorologiques extrêmes ».
Les inondations liées à de fortes pluies devraient augmenter en Europe centrale dans un monde réchauffé de 1,5°C en moyenne, ont affirmé les experts climatiques du Giec dans un rapport de 2022.
Sacs de sable
En République tchèque, 100.000 pompiers sont mobilisables et près de 50.000 foyers sont privés d’électricité samedi, a précisé la compagnie d’électricité CEZ.
Un hôpital de la ville de Brno (sud-est) a été évacué samedi matin. La région de Moravie (nord-est) a déclaré l’état d’urgence. « Le sol est maintenant saturé, ce qui signifie que toute l’eau de pluie restera à la surface », a déclaré le ministre de l’environnement Petr Hladik sur X.
Dans la ville d’Olomouc (est), Robert Hubinak est allé chercher des sacs afin de protéger sa maison. « J’ai rapporté environ trois tonnes de sable depuis hier« , a-t-il expliqué à l’AFP.
L’état d’urgence a également été déclaré à Bratislava, la capitale de la Slovaquie.
Côté polonais, c’est dans le sud-ouest que la situation semble la plus précaire, selon le gouvernement, et les prochaines heures seront les plus difficiles. « L’eau continue de monter » et il n’y a « aucun espoir qu’il cesse de pleuvoir », a déploré auprès de l’AFP Zofia Owsianka, 65 ans, à Glucholazy.
Neige en septembre
En Autriche, des vents soufflant jusqu’à 146 kilomètres heure ont été enregistrés dans le sud du pays et des précipitations allant jusqu’à 170 litres d’eau au mètre carré dans le nord.
A Vienne, la capitale, les pompiers sont intervenus environ 150 fois ces dernières 24 heures pour dégager des artères encombrées de débris ou pour pomper l’eau envahissant les caves, selon les médias locaux. La partie boisée du parc de Schönbrunn, le site le plus visité d’Autriche, a été fermée par mesure de sécurité, ont indiqué les secours à l’agence APA.
Alors que le « pic n’est pas encore atteint » selon le chancelier Karl Nehammer, dans la région de Styrie, 4.000 foyers sont sans électricité et une partie du nord-est du pays a été classé en zone de catastrophe naturelle.
Dans les zones montagneuses de l’ouest, la neige entrave la circulation sur plusieurs axes et les secours recherchent un homme porté disparu après une avalanche.
Le Tyrol est recouvert par endroits d’une couche pouvant aller jusqu’à un mètre, situation exceptionnelle à la mi-septembre, alors que des températures au-dessus de 30 degrés étaient enregistrées la semaine dernière.
Peu de demandes d’aide des touristes belges
La tempête Boris, qui sévit actuellement en Europe centrale et orientale et a déjà fait plusieurs morts, n’a jusqu’à présent pas provoqué d’agitation au sein des organisations d’assistance voyage en Belgique, ont rapporté samedi Touring et Europ Assistance.
« La tempête survient en dehors de la période des vacances. De plus, la zone n’est pas très fréquentée par les touristes belges et c’est un événement qui avait été annoncé », peut-on lire dans le communiqué.
Aux touristes belges qui se trouvent actuellement sur place, les organisations recommandent de « suivre attentivement les prévisions météorologiques en cas d’orage et de veiller à leur sécurité et à celle de leur voiture ». « Ne vous garez donc pas au bord d’une rivière ou sous un arbre », a recommandé Xavier Van Caneghem d’Europ Assistance.
Danny Smagghe de Touring a par ailleurs souligné que les catastrophes naturelles ne sont pas toujours couvertes par une assurance. « Nous examinons cela au cas par cas. Mais s’il y a des blessés, nous aiderons bien sûr dans la mesure du possible. »
La tempête sévit dans une région peu touristique. Peu d’appels sont en l’occurrence attendus. « C’était différent l’été dernier, lorsqu’une tempête de grêlons d’une intensité inédite s’est abattue sur le lac de Garde en Italie. Nous avions alors reçu de nombreux appels de Belges », a ajouté M. Van Caneghem.