© Reuters

Les robots tueurs, l’avenir de la guerre ?

Plusieurs pays, comme la Russie ou les États-Unis, développent de véritables  » robots tueurs  » autonomes. À terme, l’industrie militaire envisage des champs de bataille  » presque entièrement robotisés ».

On connaissait l’utilisation des drones à des fins militaires, ou les robots sur roue dont le tir est actionné par des soldats, comme ceux actifs à la frontière entre les deux Corée. Depuis 2006, le Pentagone se penche toutefois attentivement sur la « conscience artificielle » de ces engins. Avec l’objectif d’élaborer, à terme, de véritables « robots tueurs » autonomes. Israël, le Royaume-Uni, la Russie, la Chine et la Norvège sont également sur la balle.

Sur Slate, le lieutenant-colonel américain Willie Smith évalue leur arrivée sur les champs de bataille à 2018, tandis que, pour l’ingénieur Scott Hartley, on devrait compter, d’ici 2021, « dix robots pour un soldat dans l’armée américaine ». L’industrie militaire envisage même des champs de bataille presque entièrement automatisés, avec surveillance satellite et un minimum de soldats d’infanterie, d’après La Libre .

Plus de protection, moins d’émotion

Le « robot tueur » n’a ni faim, ni froid. En plus de protéger les militaires contre les projectiles explosifs, comme c’est le cas avec des prototypes actuels, par exemple, il pourra « identifier une cible et de prendre la décision de tuer, ou non, sans intervention humaine », rapporte la version norvégienne du site The Local. C’est principalement cette autonomie qui le différencie de toutes les techniques déjà existantes.

Cela inquiète certains spécialistes, à l’image de Seth Baum, directeur exécutif du Global Catastrophic Risk Institute, un groupe de réflexion sur les risques engendrés par les technologies émergentes. « Les inconvénients potentiels sont importants : ils pourraient tuer davantage puisque privés d’émotion ; les gouvernements pourraient déclarer davantage de guerres si leurs soldats devaient moins en souffrir ; les tyrans pourraient envoyer des armes entièrement autonomes contre leurs propres peuples au cas où les soldats humains refusaient de leur obéir. Et les machines pourraient dysfonctionner et se mettre à tuer les amis comme les ennemis », expose-t-il dans un article mis en ligne le 25 février.

Éviter la fin de l’humanité

De pareilles « machines de guerre » n’existent cependant pas encore.

C’est précisémment ce qui motive un groupe d’ONG à mener, depuis 2012, une campagne baptisée « Campagne pour arrêter le robot tueur », à laquelle une vingtaine de Prix Nobel ont adhéré. Leur revendication : l’interruption pure et simple des recherches. « L’aspect le plus important de cette campagne est de créer un précédent en tant qu’effort prospectif pour protéger l’humanité contre les technologies émergentes qui pourraient définitivement mettre fin à la civilisation ou à l’humanité », avance Seth Baum. « Car les développements de la biotechnologie, de la géo-ingénierie et de l’intelligence artificielle, entre autres, pourraient s’avérer si destructeurs que la réponse viendrait bien trop tard… » (A.V.)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire