Hadja Lahbib après la libération d’Olivier Vandecasteele: « Il y avait une menace grave et imminente sur les intérêts belges » (interview)
La ministre des Afffaires étrangères Hadja Lahbib livre au Vif ses premières impressions à la suite de la libération d’Olivier Vandecasteele.
Hadja Lahbib, quel est votre premier sentiment suite à la libération d’Olivier Vandecasteele ?
Cela fait 15 mois qu’on travaille pour cette libération. J’ai une pensée émue pour notre ambassadeur sur place, qui a vécu des moments de pression intense et qui est resté mobilisé. Nos services ont été en contact quotidien avec la famille. On s’est tous battu pour l’amélioration des conditions et la libération d’Olivier Vandecasteele.
On a beaucoup d’admiration pour la famille d’Olivier Vandecasteele. La collaboration s’est réalisée dans une très bonne entente. On a eu la chance de pouvoir tisser avec eux une relation de confiance, malgré les moments de désespoir.
Le transfert s’est-il déroulé sans accroc ?
Oui, le transfert s’est bien déroulé, il n’y a pas eu de complication. On a hâte qu’il pose le pied sur le sol belge.
Comment avez-vous vécu cette crise ?
En tant que ministre des Affaires étrangères, mon rôle était de ne pas laisser un innocent en prison, dans des conditions extrêmement dures. On a actionné tous les leviers possibles. Précédemment, on a par exemple obtenu le fait qu’il voie un médecin. Les contacts avec l’ambassadeur iranien en Belgique et le ministre iranien des Affaires étrangères étaient nombreux. La dernière communication avec l’Iran a porté ses fruits.
Il fallait rester fidèle à nos valeurs. La première fois que je rencontre mon homologue en septembre, Mahsa Amini perd la vie dans des circonstances que l’on connaît. Je me devais de dénoncer cela et de demander des éclaircissements.
Qu’est-ce qui a débloqué la situation pour la libération d’Olivier Vandecasteele ?
C’est un travail de longue haleine. On parle de quinze mois en collaboration étroite avec tous les départements concernés.
Oman a-t-il joué un rôle prépondérant ?
Oui. Il a été un facilitateur, un intermédiaire. Dans la région, le pays qui sert de levier diplomatique pour l’Iran depuis longtemps.
Que répondez-vous à la Résistance iranienne, qui condamne la libération du diplomate terroriste Assadollah Assadi ?
Il n’y avait pas de choix facile dans cette crise. Aucune solution n’était simple. Nous n’avons finalement pas utilisé ce traité de transfèrement pour des questions évidentes de lenteur et de risques.
On ne pouvait pas se permettre de laisser encore plusieurs mois Olivier Vandecasteele en prison. Il y avait urgence, les services de renseignement et de sécurité nous ont indiqué qu’il y avait une menace grave, imminente et permanente sur les intérêts belges en Iran et dans la région.
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