Les images stupéfiantes de la tombe princière celte découverte par des archéologues
Le site de fouilles d’une richesse inouie est entouré de magasins d’usine, d’une station de lavage pour voitures, ou encore, d’une grande surface de bricolage: difficile d’imaginer qu’ici, dans cet insipide paysage urbain des faubourgs de Troyes (Aube), se dressait l’un des monuments funéraires les plus imposants de l’espace celtique, à l’âge de fer.
7000 mètres carrés, soit la surface d’une cathédrale, viennent d’être mis à jour par des archéologues, dévoilant de stupéfiants objets grecs dans un état quasiment intact.
Le premier objet découvert par les archéologues est un chaudron en bronze d’un mètre de diamètre, orné de représentations de la tête d’Acheloos.
Cet objet servait sans doute à mélanger le vin avec des épices. Une passoire en argent a aussi été mise au jour.
Acheloos est un dieu grec cornu, moustachu et barbu, incarnation de la force des fleuves.
A l’intérieur du chaudron se trouve, totalement intacte, une cruche à vin (oenochoé), représentant Dionysos, le dieu du vin, en train de festoyer sous une vigne.
Elle est fabriquée en céramique attique.
La cruche comporte un pied cerclé d’or, un modèle jamais répertorié jusqu’à présent.
Ce service à vin à de quoi surprendre. « On buvait quotidiennement du vin près de la colonie grecque de Marseille, créée en 600 avant JC, et d’une façon générale, jusqu’à une vingtaine de kilomètres de la cote méditerranéenne, rappelle Dominique Garcia, le président de l’Inrap. Mais pas dans cette région celtique. »
Autre source de perplexité pour les chercheurs: l’origine des objets. Le chaudron est sans doute étrusque. La cruche a été fabriquée en Grèce.
Autour de la dépouille princière, deux univers se mêlent donc: le monde celtique et celui de la Méditerranée ; les barbares et les grecs. C’est tout l’intérêt scientifique de cette découverte. Les objets entreposés montrent que les élites celtes étaient en relation étroite avec des commerçants grecs, sans doute attirés par l’achat d’ambre et d’étain.
Les fouilles ne sont pas encore terminées.
Le squelette du prince n’est pas encore totalement mis au jour. Les archéologues attendent la toute fin des fouilles pour le faire – il s’agit de préserver les os pour les analyses ADN. L’étude des résultats ne fait que commencer… « Des découvertes comme celles-là, on n’est pas prêts d en faire avant 20 ou 30 ans« , s’enthousiasme un archéologue.
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