Les images qui racontent la guerre en Ukraine
Les guerres sont faites de bombardements, de discours politiques, d’influences géostratégiques et d’alliances. Mais aussi d’images fortes. Derrière elles, les vies de citoyennes et citoyens, qui décident de fuir, de se défendre avec les moyens du bord ou de manifester.
14 mars
Marina Ovsiannikova, l’égérie anti-guerre
Elle est devenu un symbole. Elle, c’est Marina Ovsiannikova. Cette employée d’une chaîne de télévision russe a fait irruption pendant un journal télévisé pro-Kremlin pour dénoncer l’offensive en Ukraine. Son acte, qualifié d' »héroïque », a été salué par la communauté internationale, alors que son arrestation a, en même temps, suscité une indignation générale.
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10 mars
L’image forte et la chasse aux fake news
L’image est a fait le tour du monde: une femme enceinte et son enfant à naître, évacués après le bombardement russe d’une maternité à Marioupol. Après le bombardement de Marioupol, cette maman en devenir a été transférée dans un autre hôpital, où les médecins ont tenté de la maintenir en vie. Le bébé a été mis au monde par césarienne, mais ne présentait aucun « signe de vie », a déclaré le chirurgien Timoer Marin, cité par Associated Press. La mère n’a pas survécu non plus, après plus d’une demi-heure à tenter de la réanimer.
L’image, prise à Associated Press (AP), a également été au coeur d’une campagne de désinformation, où on accusait une influenceuse de se mettre en scène. L’ambassadeur de Russie aux Nations unies et l’ambassade de Russie à Londres ont également décrit les images de l’AP comme étant fausses, à tort. Les journalistes de l’Associated Press, qui couvrent l’intérieur du blocus de Marioupol depuis le début de la guerre, confirment avoir documenté l’attaque et ont vu les victimes et les dégâts de première main. Ils ont filmé et photographié plusieurs mères enceintes, tachées de sang, fuyant la maternité détruite par le souffle de l’explosion, tandis que le personnel médical criait et que les enfants pleuraient, raconte l’agence de presse sur son site officiel.
9 mars
Un militaire ukrainien dit au revoir à sa petite amie avant de partir en direction de Kiev à la gare centrale de la ville de Lviv.
7 mars
Les adieux déchirants
Un père fond en larmes en disant au revoir à sa famille devant un train d’évacuation à la gare centrale d’Odessa.
7 mars
Une photo montre le cadavre d’un soldat près d’un véhicule militaire russe détruit dans une forêt à l’extérieur de Kharkiv, deuxième ville d’Ukraine.
6 mars
Se marier en temps de guerre
Des membres des forces de défense territoriale ukrainiennes, Lesia Ivashchenko et Valerii Fylymonov, échangent leurs alliances lors de leur mariage à un poste de contrôle à Kiev.
Les images satellites dessinent le conflit
Un immense convoi militaire en route vers Kiev, les dégâts de tirs de missiles ou les mouvements de réfugiés: dans le conflit ukrainien, les images satellites de compagnies privées sont utilisées comme jamais auparavant, permettant au grand public d’avoir accès à un domaine autrefois réservé aux agences de renseignement.
Comparé à de précédents conflits, comme l’annexion de la Crimée en 2014, le volume d’images prises aujourd’hui est bien plus important et le délai de traitement bien plus rapide.
28 février
Des mères s’occupent de leurs bébés qui sont sous traitement médical dans l’abri anti-bombes du service pédiatrique d’un hôpital à Kiev.
27 février
Le cocktail Molotov, symbole de la résistance citoyenne
L’armée ukrainienne a appelé la population à arrêter l’avancée russe par tous les moyens possibles: « Coupez des arbres, construisez des barricades, brûlez des pneus. Utilisez tout ce que vous avez à votre disposition. »
Elle a également invité les citoyens à fabriquer des cocktails Molotov. « Les envahisseurs doivent comprendre qu’ils ne sont pas les bienvenus ici et qu’à chaque coin de rue, ils trouveront de la résistance. Ensemble, vers la victoire. »
Les statistiques montrent d’ailleurs une envolée des visites de la page Wikipédia, où plusieurs recettes de cette arme incendiaire artisanale y sont détaillées.
27 février
En Europe, émotion et soutien citoyens
« Stoppez la guerre! Stoppez Poutine! »: de Berlin (photo) à Prague, en passant par Madrid et Vilnius, des centaines de milliers de personnes aux couleurs jaune et bleue de l’Ukraine ont défilé en Europe pour dénoncer l’invasion russe et dire leur crainte d’une extension du conflit.
Rien que dans la capitale allemande, au moins 100.000 personnes, selon la police, se sont réunies dans le centre, 70.000 à Prague, 40.000 à Madrid, 15.000 à Amsterdam ou encore 10.000 à Copenhague. A Berlin, la mobilisation a été cinq fois plus élevée que ce qu’attendaient les organisateurs, témoignant de l’émotion suscitée par la guerre en Ukraine.
27 février
Alors que le président ukrainien se vante de sa présence sur le terrain, aux côtés de son peuple, le président russe Vladimir Poutine opte pour un tout autre style. On le voit ici participant à une réunion avec le ministre de la Défense Sergei Shoigu et le chef d’état-major général des forces armées russes Valery Gerasimov à Moscou.
26 février
La guerre d’informations fait aussi rage
Etre vu, être entendu, être présent: voilà le challenge que tente de relever le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ancien comique devenu héros de guerre.
Cette capture d’écran est tirée d’une vidéo mise en ligne sur son compte Facebook. On le voit en train de parler face caméra, après que les forces ukrainiennes ont déclaré avoir repoussé une attaque russe à Kiev.
La vidéo, en mode « selfie », se veut authentique, proche du terrain et du peuple, et aux antipodes de Vladimir Poutine dans son grand bureau du Kremlin. Zelensky y jure de rester et de se battre: « Je suis ici. Nous ne déposerons pas les armes. Nous défendrons notre État, car nos armes sont notre vérité », clame-t-il, dénonçant comme une désinformation les affirmations selon lesquelles il s’était rendu ou aurait fui.
26 février
Le danger permanent
Sur cette image, des membres des services ukrainiens ramassent des obus non explosés après un combat avec un groupe d’assaillants russes à Kiev.
26 février
Trouver refuge, par tous les moyens
Certains ont fait le choix de rester, d’autres de partir. Les civils tentent de rejoindre par tous les moyens les pays limitrophes pour se mettre à l’abri: en trains bondés, en voiture et parfois à pied avec de maigres bagages. Essentiellement des femmes et des enfants, les hommes en âge de se battre n’ayant pas le droit de quitter l’Ukraine.
La Pologne (photo) accueille de très loin le plus grand nombre de réfugiés qui arrivent en flot continu.
Selon le Haut Commissaire de l’ONU aux réfugiés, plus de 500.000 personnes ont déjà quitté l’Ukraine pour se réfugier dans plusieurs pays limitrophes, dont 281.000 pour la seule Pologne.
25 février
Se protéger avec ce qu’on a
Ceux qui n’ont pas voulu fuir le pays prennent les armes, ou se barricadent, souvent avec les moyens du bord. Ici, une fenêtre est protégée par du ruban adhésif et des sacs de sable contre les tirs et les explosions.
25 février
Une femme dégage à mains nues les débris d’un bâtiment résidentiel endommagé dans la banlieue de la capitale ukrainienne.
24 février
Des Russes, aussi, résistent
« Non à la guerre! »: la guerre de Poutine n’est pas forcément la guerre de tous les Russes. De nombreuses personnes ont bravé l’interdiction en manifestant à Moscou, ou encore à Saint-Pétersbourg (photo). Certains sont inquiets pour des proches, vivant en Ukraine: « Je suis en état de choc, mes proches vivent en Ukraine. Que puis-je leur dire au téléphone? Tenez le coup? Je ne peux pas rester dans ma chambre, je veux voir d’autres personnes s’opposant à la guerre, qui pensent comme moi. »
Des milliers d’entre eux ont fait l’objet d’arrestation. La plupart des manifestants ont été arrêtés à Moscou et Saint-Pétersbourg mais aussi dans des dizaines de villes russes comme Krasnodar, Ekaterinbourg, Saratov, Nijni Novgorod et Voronej. Certains manifestants arrêtés brandissaient, seuls, des affiches appelant à la fin de la guerre.
24 février
Le métro, refuge de fortune des Ukrainiens
Des milliers de personnes se sont mises à l’abri dans des stations de métros de Kiev, mais aussi de Kharkiv, la deuxième plus grande ville au nord-est du pays. Les citoyens et citoyennes peuvent s’y réfugier à tout moment. D’autres ont trouvé refuge dans des gares. Des bunkers ont également été mis à la disposition en cas d’alerte au bombardement.
Outre les images de gens massés dans les stations de métro, des images d’un nouveau-né, une petite fille, ont également fait le tour des réseaux sociaux. Selon la presse locale, une femme de 23 ans y a accouché, aidée par la police ukrainienne, qui a entendu ses cris. Elle et le bébé ont ensuite été emmenés à l’hôpital.
24 février
Son visage ensanglanté est devenu le symbole du conflit, sur les Unes de journaux à travers le globe.
Elle, c’est Olena Kourilo, institutrice de 52 ans, blessée par des bris de vitres lorsqu’elle se trouvait dans son appartement pendant un tir de missile. Au premier jour des bombardements, elle témoignait: « J’ai réussi seulement à penser ‘Mon Dieu, je ne suis pas prête à mourir’. J’étais sous le choc, je ne ressentais pas de douleur, peut-être l’adrénaline. »
Elle raconte qu’une fille de 13 ans a été tuée par ce bombardement dans le palier d’à côté. »Je ne pensais pas qu’une telle chose puisse arriver (…) Je ferai tout pour l’Ukraine, autant que je peux. »
« Jamais, sous aucune condition, je ne vivrai sous Poutine. Il vaut mieux mourir », lance-t-elle.
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