Les homosexuels, une des cibles de l’EI
Les homosexuels, principales victimes de la tuerie d’Orlando, sont régulièrement pris pour cibles par le groupe Etat islamique (EI) qui en a exécutés plusieurs dizaines dans les territoires qu’il contrôle en Syrie et en Irak.
L’enquête menée aux Etats-Unis devra déterminer les motivations de Omar Seddique Mateen, qui a tué 49 personnes dans une boîte de nuit emblématique de la communauté gay d’Orlando, en Floride. Mais le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué lundi l’attaque en spécifiant que ce « soldat du califat » l’avait menée dans « une boîte de nuit des adeptes de Lot », comme sont qualifiés les homosexuels dans les textes sacrés.
Depuis le début de son implantation en Syrie et en Irak, l’EI a diffusé des textes et des vidéos de propagande pour dénoncer l’homosexualité au même titre que l’adultère, la sorcellerie ou d’autres comportements jugés « déviants » par ce groupe ultraradical. Des vidéos particulièrement effroyables ont ainsi montré des personnes « condamnées pour sodomie » être jetées d’un toit d’immeuble ou lapidées en public.
L’association de défense des LGTB OutRight Action International a recensé, sans pouvoir confirmer la véracité des faits, une trentaine de ces vidéos ou de séries de photos diffusées depuis décembre 2014.
La dernière en date remonte au 7 mai et montre un groupe d’hommes et d’enfants, dont certains très jeunes, rassemblés dans le nord de la province d’Alep (Syrie) pour assister à « l’exécution de la sentence » prononcée contre un jeune homme, qui est précipité du haut d’un immeuble de quatre étages. Son corps est ensuite lapidé à coup de pierres, selon les photos diffusées.
De telles exécutions sont prononcées sur la base du « code pénal » établi en 2014 par l’EI qui affirme s’inspirer des principes de la charia des débuts de l’islam.
A la suite de certaines de ces exécutions, des militants ont affirmé sur les réseaux sociaux que les hommes tués étaient des opposants à l’EI, et que le groupe avait utilisé leur prétendue homosexualité comme prétexte pour les tuer.
Depuis son apparition, le groupe extrémiste sunnite est accusé de crimes contre l’humanité par l’ONU pour l’ensemble des exactions qu’il commet (décapitations, crucifixions, esclavage, etc…).
L’EI dénonce par ailleurs fréquemment les « déviances » des moeurs en Occident. Ainsi, son magazine Dabiq écrivait en 2015 que les musulmans quittant leurs pays pour migrer en Europe seraient « sous la menace permanente de la fornication, de la sodomie, des drogues et de l’alcool ».
Dans le monde arabo-musulman, les homosexuels risquent fréquemment le rejet par leur famille, l’ostracisme social et souvent l’emprisonnement en vertu de lois punissant les relations sexuelles « contre nature ». Ils risquent des condamnations à mort dans certains pays comme en Arabie Saoudite, en Iran ou au Yémen.