L’ennemi juré d’Erdogan diffuse des annonces anti-État islamique dans les journaux
Par le biais d’une annonce parue dans plusieurs journaux, dont The New York Times, NRC Handelsblad et De Morgen, le prédicateur musulman turc Fethullah Gülen condamne les atrocités commises par l’État islamique. Certains observateurs se demandent si Gülen est vraiment inquiet ou s’il s’agit d’une énième manoeuvre « anti-Erdogan ».
Suivi par des millions de disciples au sein du monde musulman, Gülen est pourtant un personnage controversé. Il dirige l’un des plus grands réseaux de service musulmans, appelé Hizmet, qui dispose d’écoles, de think tanks et d’autres institutions dans le monde entier.
Après avoir condamné fermement les actes de l’État islamique, Gülen manifeste de la compassion à l’égard des familles des victimes décapitées. En Belgique, le message a été diffusé par l’ONG Intercultural Dialogue Platform. « On dit souvent que les musulmans ne se rebellent pas contre l’extrémisme, qu’ils n’osent pas adopter de point de vue », explique Ramazan Guveli, un responsable de l’association, au quotidien De Standaard. « Nous étions d’accord de le faire, et c’est la raison pour laquelle nous avons acheté de l’espace publicitaire pour diffuser le message de Gülen.
Gülen vit en exil aux États-Unis depuis 1998. Il a décidé de quitter son pays suite aux accusations de complot islamique de la part du gouvernement turc. Le conflit s’est à nouveau enflammé lorsque le président Tayyip Erdogan l’a accusé, en 2013, de comploter pour faire tomber le gouvernement. Gülen et ses partisans auraient écouté des conversations dans les milieux proches du gouvernement. Leurs informations ont permis de démasquer un scandale de corruption qui a mené à l’arrestation de plus de 50 politiques haut placés.
Selon une information relayée par le journal De Morgen, plusieurs observations soupçonnent une critique à l’adresse d’Erdogan qui n’a jamais condamné fermement l’état islamique.
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