L’EI invente des amendes « créatives » pour compenser sa perte de revenus
Selon une estimation de l’agence de recherche IHS relayée par le quotidien britannique The Independent, les revenus de l’EI ont baissé d’environ 30% cette dernière année. Aussi l’EI a-t-il créé une série de nouvelles taxes et d’amendes pour couvrir ses frais.
En 2014, l’État islamique était encore qualifié d’organisation la plus riche du monde. L’EI gagnait à peu près 3 millions de dollars (2,3 millions d’euros) par jour grâce au trafic de pétrole, à l’exaction, au vol et à la traite d’êtres humains. En mars 2015, les recettes étaient encore de 80 millions de dollars, mais ce dernier mois, cette somme a baissé à 54 millions de dollars.
Ces revers financiers proviennent notamment de la perte de terrain importante de ces derniers mois. Environ un quart du califat autoproclamé a en effet été reconquis par l’Armée syrienne libre, les Kurdes et les groupes de rebelles (modérés).
Cette situation a également fait baisser le nombre d’habitants de la région sous l’emprise de l’EI. Début 2015, le califat comptait environ 9 millions d’habitants. Aujourd’hui, six millions d’Irakiens et de Syriens vivent sous le joug de l’EI.
Amendes alternatives
L’EI tente de trouver des ressources alternatives. Ainsi, les chauffeurs de camion sont taxés, l’installation de satellites est payante et tous ceux qui veulent quitter la ville doivent payer une « taxe exit ».
« Nos chercheurs ont découvert que depuis peu, les militants de l’EI demandent de l’argent pour beaucoup de choses. La moindre infraction au Code de la route est verbalisée et ne pas pouvoir répondre à une question du Coran peut également coûter cher », explique l’analyste Ludovico Carlino.
Une trêve fragile
Bien que l’EI perde globalement du terrain, l’organisation est loin d’être battue. Dans la région frontalière turque notamment, le groupe progresse. La semaine dernière, l’État islamique a encore incendié plusieurs tentes dans un camp de réfugiés.
Les combats à Alep constituent une menace importante pour la trêve fragile en vigueur depuis fin février en Syrie. Cet accord, conclu à l’aide de la Russie et des États-Unis, exclut l’EI et le Front al-Nosra affilié à Al-Qaïda. (AVE)
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