Le sommet de l’Otan « est déjà un succès », affirme Alexander De Croo
Le sommet de l’Otan qui s’ouvre à Madrid est déjà un succès après l’accord trouvé mardi soir qui ouvre la voie à l’adhésion de la Suède et de la Finlande, a affirmé le Premier ministre belge Alexander De Croo à son arrivée à cette réunion des chefs d’Etat et de gouvernement des trente – et bientôt 32 – pays alliés.
« De mon point de vue, ce sommet est déjà un succès », a-t-il affirmé à son arrivée au centre de congrès Iferma dans la banlieue de la capitale espagnole. « Le fait que la Finlande et la Suède adhèrent à l’Otan rend l’Europe plus sûre et fait de l’Otan un partenaire plus robuste. Cela démontre l’unité dont l’Otan a fait preuve ces derniers mois », a-t-il ajouté en faisant référence à la réaction des alliés à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
L’Otan a annoncé mardi soir un accord presque surprise pour permettre l’adhésion de la Suède et la Finlande grâce à la levée du veto turc, sur fond d’une guerre d’usure menée par la Russie en Ukraine. Après plusieurs heures de discussions en marge du sommet de l’Alliance, le secrétaire général de l’Organisation, Jens Stoltenberg, a assuré que la Turquie avait levé son veto à la candidature des deux pays nordiques. Ankara, membre de l’Otan depuis 1952, bloquait jusqu’à présent l’adhésion de la Suède et de la Finlande – deux pays historiquement neutres – car elle les accusait d’abriter des militants du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), qu’elle considère comme « terroriste ». « C’est une nouvelle fantastique », a souligné M. De Croo.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit s’adresser mercredi aux dirigeants alliés par vidéo-conférence. « Nous allons lui dire clairement que la guerre ne peut être gagnée que sur le champ de bataille », a ajouté le chef du gouvernement belge. « La Belgique soutient l’Ukraine depuis le début (du conflit), nous étions l’un des premiers à fournir un soutien militaire. Nous allons continuer », a-t-il encore dit.
Un peu plus tard en matinée, M. De Croo a qualifié de « moment historique » la prochaine adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Otan. « Être seul au monde aujourd’hui n’est pas une bonne position. Si vous êtes seul au monde en ce moment, vous avez peur ou vous voulez rejoindre l’OTAN », a-t-il affirmé lors d’un débat avec le nouveau Premier ministre australien Anthony Albanese, son homologue espagnol Pedro Sanchez et la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss. M. De Croo aussi affirmé que mettre la Russie – désormais considérée par l’Otan comme une « menace » pour sa sécurité – et la Chine – qui fera pour la première fois l’objet d’un passage dans la déclaration finale du sommet – dans le même panier serait une erreur. La Russie représente une menace directe, un défi pour « notre mode de vie. Notre mode de vie est sous pression », a-t-il dit. « D’un point de vue européen, la Chine est un partenaire dans certains domaines, comme le changement climatique et la lutte contre le Covid-19. Dans d’autres domaines, elle est un concurrent très puissant, comme dans le domaine économique », a souligné M. De Croo.
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Il a également mis en garde contre la surestimation d’un éventuel alignement entre la Russie et la Chine. « Nous devons dire clairement à la Chine: tout soutien actif à l’agression en Ukraine ne peut rester sans réponse », a-t-il déclaré lors de cette table ronde.
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