Le propriétaire du site porno « Jacquie et Michel » mis en examen
Le propriétaire du site pornographique « Jacquie et Michel », Michel Piron, a été mis en examen vendredi en France pour complicité de viol et traite d’être humain en bande organisée, et placé sous contrôle judiciaire, a appris l’AFP lors d’une audience publique.
Trois autres hommes – un ancien acteur et deux anciens réalisateurs – ont également été mis en examen dans ce dossier, pour viols, complicité de viol, proxénétisme en bande organisée et traite d’être humain en bande organisée. L’un d’eux, placé en détention provisoire, est aussi poursuivi pour complicité de viol avec acte de torture et de barbarie. L’épouse de M. Piron, interpellée en même temps que son mari mardi, a pour sa part été placée sous le statut intermédiaire de témoin assisté et est ressortie libre du tribunal de Paris. Dans un communiqué, Me Nicolas Cellupica, avocat du groupe Arès, présidé par M. Piron et détenteur du site pornographique, a affirmé qu’il était reproché à M. Piron « des faits -contestés – concernant une seule plaignante, en 2013 ».
« Le groupe Jacquie et Michel acquiert et diffuse des milliers de vidéos par an réalisées par des producteurs indépendants et regrette profondément que 7 scènes litigieuses aient pu être tournées parmi celles-ci, sur les 20 dernières années », souligne-t-il. En juillet 2020, le parquet avait ouvert une enquête confiée à la police judiciaire parisienne, après un signalement adressé par Osez le féminisme, les Effronté-es et le mouvement du Nid. Ces trois associations relayaient les témoignages de plusieurs actrices qui assuraient avoir été contraintes à des « pratiques sexuelles +hors normes et douloureuses+ » alors qu’elles n’étaient pas consentantes. Ce signalement avait suivi la diffusion en février par le site Konbini d’une vidéo intitulée « les coulisses sordides du porno amateur », dans laquelle deux femmes témoignaient de ces pratiques. Dans un livre-enquête intitulé « Judy, Lola, Sofia et moi » (Ed. Goutte d’Or, 2018), le journaliste Robin d’Angelo a raconté son infiltration dans l’industrie du porno amateur et dénoncé l’absence récurrente de consentement et le non-respect du droit du travail. Le groupe, qui annonçait 15 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016, selon le journaliste, a fondé son succès sur l’achat à petits prix de vidéos d’amateurs en France, avant de professionnaliser peu à peu sa production. L’entreprise fondée en 1999 concurrence désormais Dorcel, un des leaders de l’industrie pornographique.
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