Président sud-coréen convocations
Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol. © AFP

Le président sud-coréen rejette les convocations de la justice après sa tentative d’imposer la loi martiale

Suite à sa tentative ratée d’imposer la loi martiale, le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a reçu deux convocations de la justice, mais les a toutes les deux rejetées. L’homme politique risque la prison à perpétuité, voire la peine de mort.

Le président sud-coréen déchu Yoon Suk Yeol a rejeté, lundi, les convocations de la justice qui souhaite l’interroger sur sa tentative ratée d’imposer la loi martiale, la Cour constitutionnelle ayant commencé l’examen de la motion de destitution adoptée contre lui par le Parlement.

Suspendu depuis le vote des députés samedi soir, M. Yoon est sous le coup de deux enquêtes pour « rébellion », en plus de la procédure ouverte en matinée par la Cour constitutionnelle. Tard le 3 décembre, il avait sidéré le pays en proclamant par surprise la loi martiale et en envoyant l’armée au Parlement afin de le museler, avant de devoir rétropédaler peu avant l’aube sous la pression de l’Assemblée nationale et des manifestants.

L’ex-procureur star de 63 ans risque, tout comme des alliés également impliqués dans son coup de force, la prison à perpétuité et même théoriquement la peine de mort s’il est reconnu coupable de « rébellion ». Il a interdiction de quitter le territoire.

Le parquet, qui conduit l’une des deux enquêtes, lui a adressé, lundi, une nouvelle convocation après qu’il a « refusé » de se présenter la veille. L’équipe d’enquêteurs de la police, de l’agence anticorruption et du ministère de la Défense, qui mène la seconde enquête, a aussi demandé à pouvoir interroger M. Yoon, mais sa requête a été rejetée par le bureau de l’intéressé, a rapporté l’agence Yonhap.

Vers de possibles nouvelles élections présidentielles

S’il continuait à opposer des refus, les enquêteurs pourraient solliciter les tribunaux pour qu’un mandat d’arrêt soit émis à son encontre. La Cour constitutionnelle, elle, doit juger la validité de la motion de destitution dans les six mois environ. Si la Cour la confirme, M. Yoon sera déposé et une élection présidentielle devra se tenir dans les deux mois. Le vainqueur serait investi dès le lendemain du résultat, sans l’habituelle période de transition. Pendant ce laps de temps de huit mois maximum, le Premier ministre Han Duck-soo assurera l’intérim.

La Cour a fixé au 27 décembre une audition préliminaire, à laquelle M. Yoon ne sera pas tenu d’assister, a indiqué aux journalistes Lee Jean, une porte-parole. « Ce dossier sera considéré comme hautement prioritaire », a-t-elle assuré. L’issue ne fait guère de doute selon la plupart des experts, tant les violations de la Constitution et de la loi reprochées à Yoon Suk Yeol sont flagrantes.

D’importantes manifestations anti-Yoon se sont multipliées depuis son coup de force, comme de plus petits rassemblements en son soutien, et des protestataires des deux camps ont affirmé qu’ils continueraient à battre le pavé jusqu’au rendu de la Cour.

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