Corée du Sud: le ministre de la Défense propose de démissionner
Le chef du parti présidentiel a déclaré que les « responsables devront rendre des comptes », après l’instauration de la loi martiale par le président sud-coréen, levée quelques heures plus tard. Les partis d’opposition, quant à eux, ont déposé une motion de destitution.
Le chef du parti au pouvoir en Corée du Sud a estimé, mercredi, que le président Yoon Suk Yeol, issu de la même formation, devra rendre des comptes pour avoir instauré la loi martiale dans la nuit avant d’annoncer sa levée quelques heures plus tard.
« Le président doit expliquer cette situation tragique tout de suite et en détail », a déclaré, à la télévision, le chef du Parti du Pouvoir au Peuple, Han Dong-hoon, ajoutant que « tous les responsables devront rendre des comptes« .
« Des collaborateurs importants de M. Yoon », dont son chef de cabinet Jeong Jin-seok, ont « présenté en masse leur démission« , après la levée de la loi martiale proclamée dans la nuit par le dirigeant, a affirmé Yonhap, sans donner plus de détails. La présidence n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP dans l’immédiat.
Le président a « largement violé la constitution », accuse la motion de destitution
Peu avant, le principal parti d’opposition en Corée du Sud avait demandé la démission du président Yoon Suk Yeol, accusant le dirigeant d' »insurrection » pour avoir imposé la loi martiale dans le pays avant d’annoncer sa levée. « Même si la loi martiale est levée, il est impossible d’éviter les accusations d’insurrection » à son encontre, a déclaré dans un communiqué Park Chan-dae, un responsable du Parti démocrate. M. Yoon « doit démissionner », a-t-il ajouté.
Six partis d’opposition sud-coréens ont accusé le président du pays Yoon Suk Yeol d’avoir « gravement et largement violé la constitution » afin d' »éviter des poursuites criminelles » lancées à son encontre, dans une motion de destitution déposée mercredi au Parlement.
La motion de destitution, qui devra réunir une majorité des deux tiers pour être adoptée, pourrait être soumise au vote dès vendredi, ont indiqué les six partis d’opposition représentés au Parlement, dont le principal d’entre eux, le Parti démocrate (centre-gauche).
Vers une démission du ministre de la Défense
Le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Yong-hyun, a présenté, mercredi, ses excuses et a proposé de démissionner après la tentative ratée du président Yoon Suk Yeol d’imposer la loi martiale. « Je regrette profondément et j’assume l’entière responsabilité de la confusion et de la préoccupation causées au public par la loi martiale » et « j’ai proposé ma démission au président », a annoncé M. Kim dans un communiqué.
Les États-Unis « soulagés »
Mardi, la Maison Blanche s’est dite « soulagée » que le président ait levé la loi martiale décrétée quelques heures auparavant. « Nous sommes soulagés que le président Yoon soit revenu sur sa déclaration de loi martiale inquiétante et qu’il ait respecté le vote de l’Assemblée nationale (de Corée du Sud) pour y mettre fin », a déclaré un porte-parole du Conseil de sécurité nationale dans un communiqué.