« Le monde parlera français ! »
L’hégémonie de l’anglais, sans précédent dans l’histoire, aurait-elle atteint ses limites ? Le Brexit, la perte d’influence des Etats-Unis et la mondialisation ont ouvert des brèches.
Les rééquilibrages démographiques aussi : les francophones, qui représentaient en 2000 moins de 3 % de la population mondiale, pourraient voir leur poids passer à 8 % au milieu de ce siècle, relaient Roger Pilhion et Marie-Laure Poletti, auteurs de … Et le monde parlera français (Iggybook, 440 p.). Cet ouvrage de référence sur l’état de notre langue (chiffres, acteurs, institutions, stratégies…) a l’avantage de rester réaliste à l’égard des perspectives optimistes de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).
De fait, l’usage du français ne cesse de reculer dans les instances internationales, en particulier au sein de l’Union européenne, et l’enseignement du français en Europe subit également une courbe descendante. En revanche, on parlera davantage français dans le monde, en particulier en Afrique, » mais à une condition : que la France retrouve l’ambition d’une politique affirmée de la francophonie et du français et qu’elle s’en donne les moyens « , par exemple en soutenant la formation des enseignants en Europe centrale et orientale ainsi qu’en Afrique francophone.
Etrangement, le président Macron vient d’annoncer son soutien à la candidature de la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, au poste de secrétaire générale de l’OIF. Or, depuis l’avènement de Paul Kagame, le Rwanda s’est échiné à bannir le français, jusqu’à faire basculer le système scolaire vers l’anglais et perturber toute une génération d’enseignants. La ministre, elle, s’était tue dans toutes les langues.
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