Le Liban commémore l’explosion au port de Beyrouth sur fond de craintes de la guerre

Les Libanais commémorent dimanche le quatrième anniversaire de l’explosion meurtrière au port de Beyrouth, au moment où le pays retient son souffle sur fond de craintes d’une guerre totale entre Israël et le Hezbollah.

Plusieurs marches devraient converger vers le port dans l’après-midi pour rendre hommage aux victimes et réclamer des comptes aux responsables, l’enquête étant au point mort.

Le 4 août 2020, l’une des plus grandes explosions non nucléaires de l’histoire dévastait des quartiers entiers de la capitale, tuant plus de 220 personnes et en blessant plus de 6.500. La déflagration a été provoquée par un incendie dans un entrepôt où étaient stockées sans précaution des tonnes de nitrate d’ammonium, malgré des avertissements répétés aux plus hauts responsables.

Le port de Beyrouth après l’explosion mortelle. © getty images

« L’absence totale de responsabilité dans une telle catastrophe provoquée par l’homme est stupéfiante« , a déploré samedi dans un communiqué la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert.


Querelles juridiques et politiques

Elle a appelé à « une enquête impartiale, approfondie et transparente pour établir la vérité, la justice et la responsabilité ». L’enquête est enlisée jusqu’ici dans des querelles juridiques et politiques. Un premier juge chargé de l’enquête en 2020 avait dû jeter l’éponge après avoir inculpé un ex-Premier ministre et trois anciens ministres.

Son successeur, Tarek Bitar, s’est à son tour attaqué à des responsables politiques mais a été contraint de suspendre son enquête, avant de la reprendre en janvier 2023. Il a alors été poursuivi pour insubordination par le procureur général après avoir inculpé plusieurs personnalités haut placées.
Un responsable judiciaire, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a annoncé à l’AFP que M. Bitar allait reprendre l’enquête « la semaine prochaine ».

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