Le flot de réfugiés ukrainiens ralentit quelque peu
Le flot de personnes fuyant le conflit en Ukraine a quelque peu ralenti vendredi pour approcher les 2,6 millions de réfugiés, deux semaines après l’invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine, selon le dernier décompte de l’Onu publié samedi.
Le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) recensait à midi exactement 2.597.543 réfugiés venant d’Ukraine, soit 92.650 de plus que lors du précédent décompte. Ce nombre quotidien est toutefois en baisse depuis le début du conflit. Pour autant l’Europe n’avait pas connu de flot aussi rapide de réfugiés depuis la Deuxième Guerre mondiale, selon le Haut Commissaire aux réfugiés Filippo Grandi. Quatre millions de personnes pourraient vouloir quitter le pays pour échapper à la guerre, selon les premières prévisions de l’Onu, un chiffre qui devrait très certainement être révisé à la hausse, selon le HCR.
Avant le 24 février, date de l’invasion russe, l’Ukraine était peuplée de plus de 37 millions de personnes dans les territoires contrôlés par Kiev – qui n’incluent donc pas la Crimée annexée par la Russie, ni les zones sous contrôle des séparatistes prorusses.
La Pologne accueille à elle seule plus de la moitié (1.575.703 selon les chiffres du HCR, 1.596.000 d’après les garde-frontières polonais) de tous les réfugiés qui ont fui depuis le début de l’invasion russe. Mais la deuxième vague commence apparemment à retomber lentement. Vendredi, le nombre des arrivées s’est élevé à 76.200, soit une baisse de 12,5% par rapport à jeudi.
Des dizaines de milliers de personnes traversent également la frontière dans le sens opposé. Ces retours peuvent être des hommes qui travaillent en Pologne mais rentrent pour s’enrôler. Il y a aussi des personnes qui travaillent en Pologne mais décident de rentrer pour s’occuper de vieux parents par exemple, et ceux qui n’y vont que pour chercher leurs proches et retourner immédiatement avec eux en Pologne. Enfin, il y a des réfugiés qui décident de rentrer par mal du pays ou pour éviter que quelqu’un occupe leur logement. Avant cette crise, la Pologne abritait déjà environ 1,5 million d’Ukrainiens venus, pour la plupart, travailler dans ce pays membre de l’Union européenne.
Mais aussi en Hongrie, Slovaquie et Moldavie
La Hongrie accueille, quant à elle, 235.576 personnes, selon des chiffres du HCR arrêtés au 11 mars. Le pays compte cinq postes-frontières avec l’Ukraine et plusieurs villes frontalières, comme Zahony, ont aménagé des bâtiments publics en centres de secours, où des civils hongrois viennent proposer vivres ou assistance.
La Slovaquie dénombre 185.673 personnes ayant fui l’Ukraine, selon le point actualisé du HCR arrêté au 11 mars. Selon les autorités slovaques, 9.581 personne sont entrées en Slovaquie vendredi.
Le nombre de personnes ayant trouvé refuge en Russie s’élevait à près de 106.000 à la date du 10 mars. Le HCR note aussi que, entre le 18 et le 23 février, 96.000 personnes sont passées des territoires séparatistes pro-russes de Donetsk et de Lugansk vers la Russie.
Après leur arrivée en Moldavie, petit pays de 2,6 millions d’habitants et l’un des plus pauvres d’Europe, une partie des réfugiés poursuivent leur route jusqu’en Roumanie ou en Hongrie, souvent pour retrouver de la famille. Selon le décompte du HCR, 104.929 réfugiés venus d’Ukraine étaient répertoriés dans le pays à la date du 10 mars. Le HCR n’a pas actualisé ses statistiques concernant la Roumanie. L’agence de l’Onu pour les réfugiés dénombrait près de 85.000 réfugiés à la date du 8 mars. Comme pour la Moldavie, de nombreux réfugiés décident de poursuivre leur route une fois en sécurité. Depuis le 24 février, 365.000 personnes sont entrées, et un peu plus de 280.000 sorties, du pays, ont détaillé les autorités roumaines vendredi.
Le HCR a aussi précisé qu’un peu plus de 304.000 personnes avaient directement poursuivi leur route, une fois la frontière ukrainienne franchie, vers d’autres pays européens.
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