L’Autriche abandonne l’enquête sur les allégations d’espionnage allemand
La justice autrichienne a confirmé vendredi avoir abandonné une enquête sur les services secrets allemands (BND), accusés d’avoir systématiquement espionné des hommes politiques, des organisations internationales et des entreprises sur le territoire autrichien.
L’enquête « a été mise de côté parce qu’il n’y a actuellement pas de piste permettant d’enquêter », a déclaré à l’AFP la porte-parole du procureur de Vienne, Nina Bussek.
Selon des reportages parus dans deux journaux autrichiens en juin 2018, de nombreuses cibles auraient été espionnées par le BND entre 1999 et 2006, dont 2.000 numéros de téléphones fixes et portables, des adresses fax et courriels de ministères, d’organisations internationales, d’ambassades et d’entreprises implantées en Autriche.
Parmi les organisations qui auraient été ciblées, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), toutes établies à Vienne.
Après la parution des reportages, le président autrichien Alexander Van der Bellen avait exhorté les autorités allemandes à fournir « des éclaircissements complets » sur la situation. Le chancelier d’alors, Sebastian Kurz, avait abondé dans ce sens.
« L’espionnage entre pays amis est regrettable et inadmissible », avait déclaré M. Van der Bellen au cours d’une conférence de presse organisée avec M. Kurz.
L’enquête autrichienne a toutefois « peu de chances d’aboutir » en raison des réticences de l’Allemagne à y coopérer, a déclaré au quotidien Standard le chef des services de renseignement autrichiens (BVT), Peter Gridling.
L’enquête n’a pas été officiellement abandonnée, a précisé Nina Bussek : « S’il y avait d’autres pistes d’investigation, nous pourrions poursuivre l’enquête, mais il n’y en a aucune à l’heure actuelle ».
AFP
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